jeudi 26 août 2010

287 : mercredi 25 août 2010

C’était oublier une tâche qu’un collègue attendait et s’en rendre compte trop tard, le jour où il allait venir relancer. Relancer, relancer, certains faisaient à la troisième relance, c’était comme ça. Et soi-même, avoir cette tendance, comme par sympathie, de laisser traîner.


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Face à cette falaise, l’écho précédait l’émission sonore qui était à son origine. Il le précédait de quelques minutes. On entendait, atténué et venu d’en face, résonner des bruits secs et des paroles assourdies mais souvent identifiables, alors qu’aucun son audible n’avait pu les déclencher, si c’était bien d’écho qu’il s’agissait là. C’était un son d’écho, instantanément reconnaissable, mais sans bruit à réfléchir avant qu’il se manifeste. La résonance d’un arbre qui tombe, et l’arbre lui-même qui tombe quelques minutes plus tard, celui sous lequel on se serait trouvé si, ayant d’abord entendu l’écho de la chute d’un arbre on ne s’était pas alors tenu à distance de tous ceux qui se trouvaient là. L’arbre qui chute avec le même son que celui de l’écho, dans une version plus tranchante et plus nette. Et l’écho des paroles qu’on prononcera quelques minutes plus tard, alors qu’on n’avait même pas entamé la conversation qui pouvait leur donner une place et une raison d’être, et alors que rien ne laisserait présager qu’on se laisserait aller à brusquement hausser la voix, assez la hausser pour que le son se propage avec vigueur jusqu’à la paroi de la falaise et s’y trouve réfléchie, quelques minutes plus tôt.