mardi 24 août 2010

285 : lundi 23 août 2010

C’était glisser trente centimes d’euros dans la fente, appuyer sur le bouton correspondant à la sélection de son choix (court, sucré), et se retrouver soudain face à un distributeur à touillettes donnant un sucre sans gobelet.


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J'avais bousculé les tâches qui m'étaient confiées pour ce jour et j'étais là, à midi, sur mon seuil, regardant la lumière et les ombres se battre sur le paysage. Le ciel était grumeleux, très beau, gonflé, mais parsemé de fusées claires qui le travaillaient, mélange d'or pâle et de lumineuse blancheur vaguement bleutée. Esprit vide, en attente, je guettais, interminablement, l'issue de ce combat.


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Quelques tâtonnements pour trouver la bonne direction plus tard, qui l’avaient vu suivre un chemin creux dans les sous-bois, puis revenir sur ses pas et longer la crête qui surplombait le coude de la rivière, et de nouveau revenir sur ses pas pour tenter une chance absurde par la route asphaltée qui traversait la prairie, il descendit, après un ultime retour au même point jusque auquel il croyait fermement ne pas s’être trompé de chemin, le long d’un fossé aperçu derrière les fourrés. C’était le dernier itinéraire praticable possible. Il dût lutter contre les branchages des arbustes et des buissons qui traversaient la largeur du fossé, jusqu’à ce que celui-ci s’élargisse et devienne une petite gorge aux parois schisteuses. La chaleur moite était étouffante, il ruisselait de transpiration. La gorge descendait toujours plus profondément, la clarté s’échappait toujours davantage, la bande qu’au dessus de lui dessinaient les bords de la crevasse ne s’ouvrait que sur un plafond de branchages. Sa respiration était de plus en plus laborieuse, l’air lui semblait épais. La crevasse s’ouvrit après une sinuosité sur une vallée enneigée. Le changement du paysage et la baisse de la température fut sous ses yeux et sur son corps aussi brusque que la chute d’une pierre.