jeudi 29 août 2013

1169 : mercredi 28 août 2013


instauration du seuil. le simple poids du corps crée la terre adventice. emblème flammé sur le front crépuscule rouge. avertissement concluant. sacre du dépotoir ou crémation de l'absence.

mardi 27 août 2013

1168 : lundi 26 août 2013


Délicate meringue sur fond d'azur, c'est maintenant que les révisions commencent. Pensif, lire les brins d'herbe pour mieux comprendre : la petite est en train de balayer, non ?

lundi 26 août 2013

1167 : dimanche 25 août 2013


pays fondé. nombre cloué au sol. cales et clous. chiffre erroné.

mardi 20 août 2013

1166 : lundi 19 août 2013


Qui travaille à l'université ? Ou comment se divertir des vitres propres, sans remuer l'orteil. Oh oui, oh oui, la rance rave, ma pivoine préférée !

lundi 19 août 2013

1165 : dimanche 18 août 2013


travaux d'usure sur les décombres. dépérissement des marques d'intrusion. sol de restes retourné. dénudation de charpentes pourrissantes. structure du déchet. fertilité du désastre. relecture brutale d'anciennes topographies.

vendredi 16 août 2013

1164 : jeudi 15 août 2013


mains affamées de terre. gabarit dévasté.

mercredi 14 août 2013

1163 : mardi 13 août 2013


| Il me faut | 13 | Dans ce rêve, il me faut l’été photographique, le bestiaire imagier, le tout photogénique, le sourire apprivoisable et les horizons ou les détails, l’avenir à capturer. Il me faut les instants sacrés à sacraliser, les raretés à emporter. Il me faut tous les trucs et astuces pour apprivoiser la lumière, comprendre les affaires de focales ou de grands angles. Dans ce rêve il me faut passer derrière l’objectif, ne plus être à la merci des circonstances. Il me faut les encadrer.

mardi 13 août 2013

1162 : lundi 12 août 2013


Et les nonagénaires ne pensent pas autrement. Pouvaient-ils mieux faire parmi les crocodiles ? Chic, une nouvelle vie, dit-on dans l'ignorance à mains nues : valait autant, elle s'appelait Ménalquine. C'est un porte-voix sur le mur.

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| Il me faut | 12 | Dans ce rêve, il me faut soigner tous les projets en cours - et il m’en faut moins certainement -, du nerf pour le moral et l’estomac, le répondant pour la conseillère pôle emploi, la ruse pour la famille. Il me faut truquer les ambitions, dire "oui peut-être", alors que je pense “oh, que non, si seulement jamais”, les sous de côté pour l’après, mais il faut déjà penser au plus tard à venir prochainement, la sécurité précaire, le minimum, les projets d’entreprise avec seuil de vie, point mort, marges brutes, nettes, BFR, CA, CV, CF, MCV, TMCV, SR, PM, RSA. Il me faut déraisonner, dynamiter, déminer les acronymes.

lundi 12 août 2013

1161 : dimanche 11 août 2013


| Il me faut | 11 | Dans ce rêve, il me faut une machine à écrire, un nouveau frigidaire, une petite voiture, une belle bibliothèque en bois sur mesure créée par Joshua, une collection de cailloux précieux ou rares, une lampe bonbons d'ana kraš, de vieux clichés de familles qui me sont étrangères, un instrument de musique, n'importe lequel, des verres à pied dépareillés, des beaux cadres en bois faits main, un placard tapissé avec de la toile de Jouy bleue, un moule à cake, une robe Carven,  une collection de photographies, mes livres qui sont en transit dans la cave de ma grand-mère, allier l'utile au plus futile, un appartement sans garants, une ville, n'importe laquelle, une ville pour grandir apaisée, avec des enfants qui circulent heureux dedans, une ville arborée, pas fleurie, une ville avec son quota raisonnable de bruit, une ville sans faste et paillettes, une ville où avoir importe moins que vivre dans l'instant, une ville qu'on imagine à soi pour plus tard, une ville où l'on puisse dire "c'est chez moi", "c'est ici", "je suis d'ici", "pas d'ailleurs, une ville choisie à l'emporte-pièce qui réserve son lot de surprises et ravissements.

dimanche 11 août 2013

1160 : samedi 10 août 2013


| Il me faut | 10 | Dans ce rêve il me faut le temps retrouvé, les refrains imprévisibles, les souvenirs à pénétrer, le temps T, l’instant présent. Il me faut investir le moment venu, prendre ses contours, dégouliner les jours, râpé les minutes, me suffire du maintenant. Il me faut dire oui à l’accidentel, ne pas blâmer sa venue, mais il me faut du temps, du temps à étaler sur la surface des circonstances.

samedi 10 août 2013

1159 : vendredi 9 août 2013


| Il me faut | 9 | Dans ce rêve, il me faut l’avant-goût, le bon comme le mauvais, mais l’avant, avant tout. Il me faut l’avantage, l’avancement, l’avant-garde, pas l’avant-hier ni l’avant-veille – non, c’est l’aventure qu’il me faut. Pas les bateaux - mal de mer et ennui sur les flots -, pas les avions, même souffrance que pour l’aquatique, le train peut-être, mais les longs trajets bousillent mon oreille interne et c’est ainsi pour les voitures, du reste l’aventure à un prix que je ne saurais avancer. Il me faut un compromis à domicile, or je ne crois que ne pourrais me satisfaire d’un bon bouquin, certes « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature », mais saurait-on proprement s’en tenir à ce constat littéraire, quoique indéfectiblement bien formulé.

vendredi 9 août 2013

1158 : jeudi 8 août 2013


| Il me faut | 8 | Dans ce rêve, il me faut déserter l'ego sans abolir le "je". Il me faut une stratégie pour le "moi", il me faut faire le tri dans l'autofictif, il me faut épargner les proches, il me faut m’abstenir de faire passer des messages. Il me faut les mots pour les mots, mais pas l'art pour l'art. Il me faut souquer fort dans la phrase et la sabrer de ses adjectifs encombrants comme m'a dit l'autre sur facebook. Non, pas "encombrants" donc, simplement "adjectif" seul. Il me faut éviter de trop facilement calquer l'écriture sur le rythme et le flou propres aux rêves et aux souvenirs qu'ils laissent, m'a-t-elle dit. Elle avait raison, j'ai arrêté de retranscrire les rêves. C'est mieux, là, P. ? Il me faut faire sauter ici la ligne 9 qu'il trouve longuette et malaisément biblique, bref son opinion m'a-t-il mailé. Non. Je la garde, je l'aime bien. Il me faut plus de critiques pour avancer, il me faut les constructives, il me faut l'oeil averti, il me faut progresser à tout prix et s'il est nécessaire d'esquinter l'ego, allons-y.

jeudi 8 août 2013

1157 : mercredi 7 août 2013


description éparpillée. chevilles et agrafes dans la rouille. clous intacts. gonds de cuivre. écrous et nœuds de fer précisément incrustés sur toute l'étendue du schéma dévasté des lieux. barbelés blanchis au feu et souvenir des cendres lavées et emportées sous le grand ruissellement noir conception des limites et grouillement des repères dans le simple charbon du sol brûlé.

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| Il me faut | 7 | Dans ce rêve, il me faut des solutions pour l'avenir, l'après, le maintenant. Il me faut maintenir à flot l'à présent, éviter l'après-coup, mais pourrait-on vraiment truquer le destin ? Tous les conseils sont bienvenus, les sages, les avisés, les retenus, les avertis, les prudents, les éclairés, les perspicaces, les réfléchis, pas les inquiets et ignorants. Il me faut le tour d'avance, il me faut revoir le futur avant de l'explorer, il me faut les rêves prémonitoires, il me faut appréhender le réel avant qu'il ne devienne réalité.

mercredi 7 août 2013

1156 : mardi 6 août 2013


| Il me faut | 6 | Dans ce rêve, il me faut faire une pause.

mardi 6 août 2013

1155 : lundi 5 août 2013


Probability is manichean truth. Un vilain personnage habite dans la croisée fermée. Barbouille a trouvé sa voie : lemongrass ! Think of it, faux félin féroce…

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| Il me faut | 5 | Dans ce rêve, il me faut dormir, de façon imminente et impérieuse, dormir pour plus tard. Il me faut étrangler le bourdonnement de la pensée avec le blanc de la nuit tannée. Il me faut les cauchemars en vrac, la mise en veille du corps – quant à l’âme, nul besoin d’essayer de dompter cet âne-là qui n’en fait qu’à sa tête -, les moutons à compter, les espaces insulaires où se réfugier, la respiration ventrale, la relaxation, la méditation, le Qi Gong, toutes les techniques pour aller à l’apaisement. Il me faut tenir le calme sans calmants, l’endormissement après la bataille, laisser ses chevaliers et blessés graves sur le bas-côté du combat. Il me faut la mise à distance émotionnelle, le surplus de testostérone, l’apaisement des hormones, faute de ne pourvoir faire avec.

lundi 5 août 2013

1154 : dimanche 4 août 2013


| Il me faut | 4 | Dans ce rêve il me faut la paresse et les beaux jours, le farniente, le calme après la tempête, le très doux, le sommeil réparateur, l’air et la lumière à voler derrière le ventail, les sentiments aux abris, les mots seuls. Il me faut déclarer la douceur intraitable de vivre. À la fin je me dirai, avec mon cœur de môme, que la grâce est à venir, qu’au pire tout finira par s’arranger avec le temps.

dimanche 4 août 2013

1153 : samedi 3 août 2013


Il me faut | 3 Dans ce rêve, il me faut le surplus d’énergie, la vigueur à étaler sur l’asphalte et les mots. Il me faut les jambes élancées qui siéent à la course, les pieds plats pour amortir l’enjambée, le front bombé vers l’avant, la fermeté du buste et de la poitrine, le corps gainé, tendu vers une seule et même destinée : déclivités, chemins, côtes, routes, voies, montées, pentes douces, avenues, chaussées, boulevards, toutes les artères et déserts à investir puis évacuer, la chair à transiter. Il me faut la puissance pour le poing, l’explosivité pour crocheter le menton, ricocher dans le nez, appuyer dans l’estomac ou le foi, suspendre le corps des plus robustes en dépit de mon poids quasi plume et de mon sexe. Il me faut le flegme pour ne pas me donner les gants après l’envoi, ne pas me satisfaire d’un bon enchaînement qui à découvert est une déclaration d’attaque. Cravan pouvait, avec l’immensité de sa stature et la démesure de son ego talentueusement placé. Il me faut l’allonge et la poigne afin de reprendre la main et recouvrir la tête pour plus tard. Il me faut l’état de pleine conscience, l’animalité, la brutalité du fait brut, le déploiement de l’instant, le pressentiment, le tour d’avance, un poème de bras vif et instinctif qui va au rythme du flot corporel, la faculté de savoir pour l’autre plus qu’il ne saura jamais de lui-même. Lui aussi, s’instruit empiriquement de ce qui m’est nécessaire, la ritournelle de mes parades et l’agencement des coups, la construction des stratégies, - « Ce serait idiot de mentir, c’est comme au poker – autant dire la vérité, les autres croient que tu bluffes et comme ça tu gagnes. » -, il ira contrer les velléités attaquantes, sécher la bouche, y déranger le dentier, faire suinter la peau, chercher le soupir étourdi, briser le souffle,  mettre trompeusement en confiance, attendrir et amadouer les après-coups. Dans ce rêve, il me faut revenir au corps innocent, soustraire les années, ne pas m’en tenir au durcissement de l’âme, le préparer pour l’après.

samedi 3 août 2013

1152 : vendredi 2 août 2013


Il n’y a pas de fenêtre. Quelle heure peut-il être ? Dans ma tête, l’absence d’un tic tac aspire mes repères. Je ne sais ni combien de temps j’ai dormi, ni si je suis à nouveau éveillée depuis quelques minutes ou si ce sont des heures. La question étant en soi anodine, j’ose à haute voix : « tu aurais l’heure, par hasard ? » Elle me répond : « je n’ai pas l’heure ; et il n’y a pas de hasard. »

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| Il me faut | 2 | Dans ce rêve, il me faut la parole, l’ancienne parole, les mots que l’on se chuchotait amoureux hors et à l'abri des querelles domestiques, affaires jalouses ou autres invectives aggravées de reproches. Il me faut les secrets que l’on garde pour le Deux, les batailles philosophiques pour séduire et grandir, les spectacles à partager, la curiosité intarissable de savoir l’autre. « L'amour, après tout, n'est qu'une curiosité supérieure, un appétit de l'inconnu qui vous pousse dans l'orage, poitrine ouverte et tête en avant. » Il me faut l’inconnu entre nous, non pas l’âme et ses indispositions ou son indisponibilité, de l’Italie entre nous, peut-être, ce qu’on dit de la dolce vita et ce qu’on en vit. Il me faut le très doux, les parfums arrosés de rosé, le vin qui coule et les gouttes qui échappent à la bouche pour prendre la peau, la douceur des épidermes nouvellement en collision, l’échappée du savoir, la dérive des sentiments, des gougères à fourrer, le désir si tant est que ce dernier suffise, l’abolition des guerres, le répit dans l’étouffe de la vie, l’avenir murmuré dans le cou.

vendredi 2 août 2013

1151 : jeudi 1er août 2013


Au moment où j’ouvre la bouche pour répondre, son index m’interdit toute parole, divisant mon souffle étonné. Elle descend du lit et se précipite vers la salle de bain, en éteint la lumière et referme doucement la porte. Puis, dans une frénésie muette, m’invite de la main à la rejoindre : nous inspectons la blanche pièce pour déceler d’où Ils sont susceptibles de nous écouter. Je lui montre le néon, loin, massif, et ancré dans un support propice… Elle hoche la tête.

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Il me faut | Dans ce rêve il me faut une ville à épuiser, quelques musées pas milliers, les choses à voir, les chemins à sillonner, les gens à rencontrer, les verres à partager, les lacs à assécher. Il faut que cela crisse sous la dent, que cela éveille, remue, mais pas que cela cancane. Dans cette ville, il me faut l'épaisseur des épis des tour allignés dans l'horizon que j'accepterais même bouché, il me faut les saccages vestimentaires, il me faut le bruit, il me faut les mises en commun du métro. Dans cette ville, qui n'est pas mon ici, je pardonne à celle que je quitterais temporairement de ne pas posséder les contours de celle que je conquiers alors. Dans cette ville, jupes courtes et tissus légers, il y fait superbe, les idéessont larges, quoi qu'irrégulièrement belles. Il me faut une ville dans ce rêve, faute d'étrangère, je mangerais une provinciale.

jeudi 1 août 2013

1150 : mercredi 31 juillet 2013


/ Le dernier / Le dernier somme condense toutes les angoisses en cours : grand purgatoire onirique. Tout y passe. Aucun doute n’y est épargné. On navigue à vue dans cet océan nuiteux. Inventaire exhaustif des tourments : père, mère, grand-mère, sexualité, amour, amant, ami, travail, écriture, passion, vie, mort.

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Au moment où j’ouvre la bouche pour répondre, son index m’interdit toute parole, divisant mon souffle étonné. Elle descend du lit et se précipite vers la salle de bain, en éteint la lumière et referme doucement la porte. Puis, dans une frénésie muette, m’invite de la main à la rejoindre : nous inspectons la blanche pièce pour déceler d’où Ils sont susceptibles de nous écouter. Je lui montre le néon, loin, massif, et ancré dans un support propice… Elle hoche la tête.