mardi 30 avril 2013

1105 : lundi 29 avril 2013


Fin prêt pour les vœux devant le maire. On se croirait sur Mars, où le ciel est toujours blanc.

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Il faut pourtant que je sache où l’animal s’est enfui. Peut-être y a-t-il d’autres ouvertures dans mes murs et que je verrai surgir « quelque chose » lorsque je serai dans mon lit, ou bien nue, sous la douche. Et là, qu’aurai-je à ma disposition pour l’anéantir avant de m’étouffer avec ma peur ?

samedi 27 avril 2013

1104 : vendredi 26 avril 2013


battre vague obscure son ombre contre le mur chien mort. irrigation du vide par le vide. 

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Je finis de vider mon placard des sachets de levure et autre sucre vanillé périmés, de la farine qui s’écoule du paquet dès que je le soulève, l’animal a fait des siennes ; je désinfecte le tout avec le spray super nettoyant vert fluo, et je tâte la cloison du fond pour dénicher l’interstice ou le trou où la souris, si s’en est une, s’est glissée. Il y a un bien un espace, en bas, mais qui m’apparaît minime. Je décide de retirer la cloison, à l’aide d’une fourchette en guise de levier. J’approche la bougie en fronçant yeux et nez : le mur se désagrège sous une couche de moisissure noire disposée en taches rondes qui s’agglomèrent en une masse indistincte à l’approche de la tuyauterie. Et là, dans l’angle gauche de mon cadre apparaît le début d’une galerie. Je pensais voir par l’ouverture la pièce de mon voisin, mais non, je ne pensais pas le mur si épais, je sonde le tunnel qui bifurque au bout de cinq centimètres et c’est ainsi que je perds la trace de mon assaillant.

vendredi 26 avril 2013

1103 : jeudi 25 avril 2013


Qu’importe. Même si l’appart est sombre, je fouillerai ce placard jusqu’à ce que j’y trouve une trace de vie. Je plonge dans le tiroir d’à côté et en sors une bougie orange, de celles des jours de fêtes, que l’on plante sur une bouteille et que l’on laisse s’épancher jusqu’à la table, ça fait tellement plus bohême… La flamme fait danser des fantômes sur un vieux paquet de corn flakes, je vire le sucre, mes dosettes, la boîte de cacao amer pour les desserts que je projette de concocter. Quelques sachets de tisane épars, du Darjeeling en vrac (pour les visites de ma mère), et puis là, enfin, sous la cannelle en bâtons : une crotte.

jeudi 25 avril 2013

1102 : mercredi 24 avril 2013


Un froissement dans le placard me coupe dans mon élan de gaîté. Ai-je juste déplacé quelque chose qui se déplie sans autre moteur que des molécules de plastique contrariées ? Ou y a-t-il dans cette cuisine, à part moi et la plante verte, un autre être vivant ? Je n’ose. Et si c’était un lutin nu à tête de taureau ? Il faudrait que je me défasse de telles obsessions. Le lutin, je l’écrase d’un coup de casserole ou de poêle, un point c’est tout, et quelle que soit la gueule qu’il présente au téflon. Je m’arme et j’ouvre. Un glissement disparaît sous la paroi du fond. C’est cet instant que choisit l’ampoule pour me faire un dernier clin d’œil et s’éteindre.

mercredi 24 avril 2013

1101 : mardi 23 avril 2013


place lunaire et trois poteaux. ferveur de l'absence. le lieu acquiesce.

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Mais en moi, une impulsion : se lever, bouger un peu, pourquoi pas danser. Sortir ? Je n’ai pas envie de me confronter à d’autres et au monde de bitume. Je retourne dans la cuisine, me fais un nouveau café. Radio allumée, je clique jusqu’à la station 04 où les tempos se font latinos. Un sucre dans le café, petit pas de côté. Une petite cuillère de l’autre, la hanche qui remonte et ferme le tiroir en souplesse, à peine un « clac » et les doigts vite retirés. Je tourne sur moi-même, je bois une gorgée, j’ai envie de sourire au soleil en regardant mon plafonnier.

mardi 23 avril 2013

1100 : lundi 22 avril 2013


Seuls les bancs publics admirent les paysages, semble-t-il. Ça au moins, c'est se créer soi-même : brouillard sur "l'île au Bois" ("ilha da Madeira" en portugais). Une autre photo pour encourager le changement ?

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Dehors passe un camion de pompiers. Vers quelle catastrophe se pressent-ils ? Quels corps à désincarcérer, quelle mamie à sauver des flammes de sa gazinière gagnant les rideaux, quel chaton en haut d’un grand sapin ? L’arbre de la cour ondoie devant ma fenêtre. Je voudrais me rendormir pour ne pas avoir à vivre ce jour morne et sans surprise. Que l’on arrive au soir, vite !, que je rêve un peu.

lundi 22 avril 2013

1099 : dimanche 21 avril 2013


fracture par la veine. un peu de vide. le compte n'est pas encore clos.

samedi 20 avril 2013

1098 : vendredi 19 avril 2013


C’est le téléphone qui m’extirpe de ma sieste. De mon oreiller, une plume a percé et flotte devant mon nez ; ça m’évoque quelque chose, mais je ne saurais dire quoi. Je tends la main vers l’objet sonnant et appuie sur le bouton vert. « Bonjour, c’est pour un sondage. Auriez-vous un petit peu de temps ? » Oh, ça, du temps, j’en ai à revendre… « Oui, un petit peu » « Merci. De combien de personnes se compose votre foyer ? » « Une ». « Y a-t-il dans votre foyer une personne âgée de 14 à 24 ans ? » « Non ». « Nous sommes désolés, mais vous n’entrez pas dans nos critères. Je vous remercie de votre accueil » Bip bip bip… De rien. La voix était chaleureuse, avec un léger accent étranger, l’écho d’un ailleurs. Je me rallonge sur le dos, mains sous la tête, et contemple mon plafond immaculé. Je cherche une faille à parcourir, mais rien n’arrête le regard, à part l’ampoule qui pend au bout de ses fils et qui attend qu’on la pare pour pouvoir se cacher.

vendredi 19 avril 2013

1097 : jeudi 18 avril 2013


C’est au bout de 200 mètres environ que je réalise que je ne me suis cognée encore dans aucun mur. Je tâte à droite, je tâte vers la gauche : rien ne vient repousser mes paumes. En cette nuit ululante, je suis libre d’aller ! La tête me tourne de cette découverte. Avancer, profiter de l’aubaine. Il me faut au moins atteindre l’arbre sonore. Je le vois ! Je cours tandis que je sens mes muscles fondre. Que m’arrive-t-il ? Je ralentis tout en gardant un pas rapide. J’approche, l’oiseau s’envole et passe au dessus de ma tête. Une de ses plumes tombe en oscillant, comme le duvet d’un ange qui me ferait signe que j’ai choisi le bon lieu et le bon moment. Mais une force incroyable me tire vers la torpeur et au pied de l’arbre qui déchire l’ombre, je m’écroule.

jeudi 18 avril 2013

1096 : mercredi 17 avril 2013


Et si je reprenais mon chemin ? La nuit est claire et je n’ai plus sommeil. Ma bouche est sèche et je rêve d’une source qui surgirait d’un tapis de mousse. Au pied des herbes que je foule, le sol est dur, il n’a pas plu depuis longtemps. La terre a soif. Dans l’immensité de la plaine, le chant solitaire d’une chouette retentit. Il me semble qu’elle vient de là, devant, de la direction vers laquelle je me dirige. Si elle chante ainsi et si son chant se propage, c’est qu’elle puise la force d’un arbre auquel elle s’agrippe, de ses ongles encore sales du dernier loir. C’est cet arbre qui m’aimante, plus que le cri nocturne, et stimule ma veille.

mercredi 17 avril 2013

1095 : mardi 16 avril 2013


crissement sous les pas le silence boit chien attentif vers la rumeur d'un autre lieu.

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Une sensation bizarre parcourt mon corps et je m’éveille sur mon tas d’herbes dans la prairie silencieuse. On doit être au milieu de la nuit, une nuit piquetée d’étoiles qui dansent en constellations dont je ne connais pas le nom. J’attends que l’une d’elles file et raye la pénombre pour faire un vœu, et je me lève pour pouvoir peut-être l’attraper. Je la mettrai dans ma poche et serrerai dessus mon poing, sa chaleur froide brûlera ma paume et me marquera du sceau des rêveurs.

mardi 16 avril 2013

1094 : lundi 15 avril 2013


J'ai débuté mon existence comme je la conclurai sans doute : sur la Terre. Les huiles en deviendront miscibles à la prochaine conférence au sommet. Il reste encore de la nourriture en dehors des supermarchés ?

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Midi approche, je m’en vais vers le frigo pour d’autres recherches. Plus grand chose dans la gueule de celui-ci. Un reste de pizza, des yaourts… Cela fera l’affaire. Je n’ai pas de four, la pizza se réchauffe à la poêle. Je pourrais en attendant me râper des carottes, mais je n’ai le courage de rien. Je prends le balai pour écarter quelques morceaux de verres réchappés de l’aspiration d’une précédente bouffée ménagère. L’heure n’est pas au zèle domestique, on repassera pour Blanche Neige, je suis plutôt la naine aujourd’hui. Le fromage commence à couler, je saisis la part d’Italie de mon garde-manger et me brûle le palais. Deux yaourts plus loin, je sens la somnolence me gagner. Envie de m’enfouir et de me cacher dans le bleu de ma chambre à coucher. Je remonte la couette jusqu’aux oreilles pour une sieste peut-être pas tout à fait méritée.

dimanche 14 avril 2013

1093 : samedi 13 avril 2013


stries du nombre sur l'épave de bois. cesser de regarder.

samedi 13 avril 2013

1092 : vendredi 12 avril 2013


Dehors, une chatte miaule d’une voix de gorge et module son désir. L’amour est dans la cour où les félins se cachent derrière les roues des voitures. Leur rut est rauque et lancinant, de jour comme de nui, le printemps semble là dans leurs veines, et pourtant, j’ai froid.

vendredi 12 avril 2013

1091 : jeudi 11 avril 2013


nuit de muscles secouée par le heurt des pas contre le sol matrice d'ombre et de vide.

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Entre deux explorations de la toile des professionnels de la vie active, je ne peux m’empêcher de flâner sur ma page Face to face. J’y retrouve les traces laissées par mes amis virtuels : un article lu, sur la dernière théorie relative à la disparition des dinosaures (et en fait, « il sont encore parmi nous »), une musique écoutée (take five, en l’occurrence), une humeur du jour (« fuck la pluie », ça c’est direct, on sent que le cœur a parlé…), des photos de vacances (des épices orange et jaunes sur un souk à Marrakech), une vidéo (d’un chat qui tourne en rond en essayant d’attraper sa queue). Je balaie tout jusqu’à ce que j’arrive au point où j’en étais hier au soir avant d’aller me coucher. Je n'ajoute rien, je n'ai rien à dire. Je ne ris pas, je ne m’étonne de rien, je cherche juste un peu de compagnie, une fenêtre sur le monde. J’espère à tout moment qu’un rectangle va jaillir de l’angle droit et qu’un de mes « amis » m’y interpellera : « Hello, comment vas-tu ? ». Je répondrai que je vais bien, pour garder le contact, la déprime des uns fait fuir les autres. Je poserai des questions, je m’abreuverai des réponses et de la vie qui s’inscrit en petits caractères… Mais à cette heure-ci, tout le monde travaille ou est en pause café. Personne pour venir me tirer de ma prison mordorée.

jeudi 11 avril 2013

1090 : mercredi 10 avril 2013


Le pensum de la journée : aller faire un tour sur les sites pourvoyeurs d’offre d’emploi : il y a les sites dédiés, les boîtes d’intérim, les collectivités territoriales, les grands groupes… Les intitulés me laissent parfois songeuse : à rédacteur est couramment associé le terme « technique » et la fonction ne semble pas très créative. Moi qui ne sais faire que ça, créer des chaînes de mots qui résonnent et font sens, je ne m’y retrouve guère. Ne sais-je vraiment faire que cela ? Parfois je m’interroge. Je sais aussi faire de délicieuses tartes aux pommes, et des salades d’été dont mes amis redemandaient. Je sais chanter jusqu’au contre ut, et au-delà dans les meilleurs jours. Je sais couper et effiler une frange de cheveux. Je sais courir vingt minutes en petites foulées, lorsque je suis en retard et ai loupé le bus, sans paraître à l’arrivée trop essoufflée. Mais tout cela ne suffit pas pour faire de moi une sportive de haut niveau, une coiffeuse « ayant plus de deux ans d’expérience en salon », une chanteuse d’opéra, ni une cuisinière, même en cantine scolaire.

mercredi 10 avril 2013

1089 : mardi 9 avril 2013


visitation de fosses vides. le désert engendre mal son intrus.

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J’allume mon ordinateur et j’enfile ma robe-pull à même la peau. Le mohair me rassure. Mon collant présente un trou à l’orteil gauche, ce qui est très inconfortable. Il me faudra peut-être quand même sortir, avant d’attraper un rhume du doigt de pied. Ma boîte mail annonce 311 messages non lus. Parmi ceux-ci, il y a toutes les pubs et autres promos sur lesquelles je n’ai pas cliqué l’année en cours. En haut de la liste, il n’y a que cinq messages en gras, dont trois newsletter et une facture. Le dernier me donne une bouffée d’espoir : un de mes contacts a fait l’effort de me répondre. J’existe. Un peu fébrile, j’ouvre le mail, mais rien de très personnel : « Bonjour, nous avons bien reçu votre message. Nous nous efforcerons de vous répondre dans les plus brefs délais ». Je vérifie sur mes mails envoyés : j’avais contacté la personne en question il y a déjà deux semaines. Je me demande quel est, pour elle, le sens du mot « bref ». Au moins, j’ai eu droit à un « bonjour » ce matin.

mardi 9 avril 2013

1088 : lundi 8 avril 2013


S'émouvoir de la disparition des bouffons : absolument capital, une mesure égalitaire, accordant par ailleurs le divorce à tous. Un nouvel OGM (Organisme Graphiquement Modifié) ; vraiment radioactives, ces toiles ! Persistance rétinienne d'y être allé.

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L’eau tiède coule en cascade sur mes épaules et mon dos. J’essaie de me délasser. Pourquoi cet ensemble de nœuds si tenaces du plexus solaire au pubis ? Je sais que je n’ai pas à affronter l’extérieur aujourd’hui, je devrais ressentir la douceur abdominale et ancrée de ceux qui vivent sécurité entre leurs murs de coton. Tête sous le pommeau, je ferme les yeux et je souffle lentement, comme sur une fleur de pissenlit trop mûre, ou sur une bougie qu’on veut juste voir penchée, sans l’éteindre, pour faire bouger les ombres du clair-obscur. Des fantômes me travaillent, silhouettes indistinctes et nombreuses. Une respiration humide ne suffira pas à les chasser. Un instant, un moment, une vapeur de la nuit me rattrape et je vois une tête de taureau sur un corps d’homme bien fait. Je rouvre les yeux d’un coup pour l’effacer. Ouf. Je suis bien là, chez moi. Et la douche se fait très chaude. Une bulle éclate qui couvrait le bouchon de mon gel douche. Allons, il est temps.

samedi 6 avril 2013

1087 : vendredi 5 avril 2013


voyage égaré dans sa ruine terminale. ombres d'homme cependant. foulées dénombrées. démentir la présence. bête inique à achever.

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La radio diffuse un air de tango. Un pincement attise une lointaine nostalgie. J’éteins le poste. Je termine mon café irisé de beurre fondu et me lève avec un œil sur la pendule. Huit heures quarante-cinq. Je soupire sous le poids de la longue journée qui commence. Je rince ma tasse, j’essuie les miettes, en rangeant le beurre, j’inspecte le frigo pour trouver d’où lui vient cette haleine de vieille chaussette. Je prends mon temps, non par méticulosité, mais parce que cela repousse le moment où je me mettrai à ma table de travail. Tiens, si je me douchais ?

vendredi 5 avril 2013

1086 : jeudi 4 avril 2013


Je m’allonge sur les herbes et d’un coup, je sombre. Puis-je me souvenir de cette nuit ! Je rêve, et ce rêve est empli de détails et de sensations. Je rêve d’abord que j’éteins un réveil qui imite le chant du coq. Mal. Je rêve que je m’étire et bois un verre d’eau. Jusqu’au bout. Puis je me lève et dois chercher le chausson gauche sous le lit. Les chaussons sont des ballerines vert sombre en imitation velours. De ma chambre, quelques pas et je suis aux toilettes. Vidange du matin. Le papier a une forte odeur de violette et la porte grince. La cuisine m’est familière, je saisis dans le placard suspendu une dosette de café. Une fois la tasse remplie, je m’assieds à la table ronde en noyer dont les pieds ont été abîmés par le chat des anciens propriétaires. Du pain frais sur la table que je tartine de beurre, attrapé d’une main arrière dans le frigo, et de miel, qui trône déjà au centre de la table. Je plonge avec délectation la tartine dans la tasse de café chaud.

jeudi 4 avril 2013

1085 : mercredi 3 avril 2013


Nul indice ne me permet de trouver où je suis. Le soir tombe, et un air frais avec lui, je trébuche sur une motte, il va bien falloir que je m’arrête jusqu’au prochain matin. Je cherche un angle où me blottir mais sans mur en dur, l’intérêt d’une telle quête est limité. J’opte pour un lit de foin au milieu de nulle part. J’arrache des brassées que je pose juste devant moi, une fleur embaume mon atmosphère un instant. L’instant d’après, elle est couchée et morte, j’espère quant à moi me réveiller vivante.

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sur le devant du corps crépitement de sueur. poussée d'herbe. sel d'ailleurs.

mercredi 3 avril 2013

1084 : mardi 2 avril 2013


ruine d'os mal liés. organes durs. chiens rigides dans l'ombre de chair et de sel.

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Mais la plaine est plane et les arbres sont loin, trop loin pour que j’entende le frémissement de leur feuillage, que je perçoive de quel côté il me vient, et quel couloir tordu il faudra que j’emprunte. J’espère un signe, tandis que le soleil, déjà, décline. Il me semble être tôt, pourtant, et je ne suis pas prête pour la nuit. Sous quelle latitude suis-je donc pour que l’après-midi s’achève si soudainement ?

mardi 2 avril 2013

1083 : lundi 1er avril 2013


Un rétroviseur est bien utile aussi. Dommage que les amibes ne sachent participer à cet univers-là, ainsi que les plafonnés. Ascension des bêtes à bon Dieu, un grand peintre du Grand Siècle.

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Trouver un arbre. Trouver un arbre grand dont les premières branches sont basses pour pouvoir y grimper, et voir au plus loin ce que l’avenir me réserve si les murs ne m’empêchent pas. Détecter dans l’ondoiement des herbes quels sont les passages vers le plus loin. Ramasser en bas des branches qu’un vent aurait cassées pour construire un abri au-dessus de l’humidité de la nuit prochaine. M’y installer, le pull en oreiller, et juste tendre le bras pour goûter quelques fruits juteux…