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Il était droit, rude, solide, il avait été mon horizon, mon appui, pendant toutes ces années d'enfance, même quand il n'était là que dans mon souvenir, et, très atténué, sur la photo du salon. Il était collection de marques, d'années en ravines, de petites rides près des yeux qui avaient tant regardé la mer. Et je chérissais les petites boucles de ses sourcils, et les cordages que ses veines traçaient sur ses mains. Il m'avait fallu nombreuses années, et embryons de révoltes (mais il n'y offrait pas prise, trop soucieux de notre liberté pour cela) pour le contourner, découvrir le monde sans lui. Nous nous retrouvions simplement, après quelques tâtonnements pour retrouver nos places, face à face, cote à cote, ensemble.
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Les séquoias au bord de la belle pelouse en pente douce forment une ronde comme une danse indienne, au milieu de laquelle semble être un espace sacré entre colonnes, égyptien sans cesser d’être indien, indien de l’ouest américain, de ceux qui contiennent le temps comme des séquoias dont seuls les derniers cernes nous sont compréhensibles. Les séquoias au bord de la belle pelouse en pente sont jeunes, ils ont été plantés au cours de la vie des derniers cernes des séquoias. Le temps des séquoias n’est qu’un, il est sans conscience et il nous bat à chaque instant. J’allais souvent au bord de la belle pelouse en pente douce, voir la ronde qu’y formaient les séquoias. Il y avait là telle mutité qu’on pouvait la combler par n’importe quelle bêtise en guise de silence.