J’avais marché sur le plateau selon une direction choisie complètement au hasard. Je ne savais pas où j’étais, ni ce que je pourrais trouver nulle part. Une direction au hasard et s’y tenir, c’était la seule chose à faire, et l’espoir de rencontrer quelques habitations, un village ou une ville, et comprendre alors le nom et l’emplacement des lieux où j’avais atterri, ce qui s’y déroulait, s’il m’était possible d’y rester ou d’en repartir, et pour quelle destination. Je marchai longuement en ligne droite, plusieurs journées, dormant dans des sous-bois et me nourrissant de fruits jaunes qui pendaient aux branches d’arbres que j’eus la chance de rencontrer souvent. J’hésitai longuement avant d’ingérer les premiers, je les ouvris d’abord et les sentis, leur odeur était plutôt accueillante et je me laissai aller à ce que réclamait mon estomac. Je n’en subis pas de conséquence regrettable. Je finis par rencontrer une voie ferrée, et décidai de la suivre. Aucun indice ne me permettait de décider d’une direction plus que d’une autre, une chance sur deux pour que celle que j’allais choisir me mène à la gare la plus proche. Je pris vers le sud. Quelques heures plus tard, un train s’approcha. Sur le plateau, il était visible de très loin, et comme il n’était pas rapide je me plantai entre les rails et agitai largement les bras, pensant que j’aurais le temps de m’écarter s’il ne se décidait pas à stopper sa marche. J’agitais les bras et il approchait, j’agitais les bras encore et encore et il approchait, il ralentissait mais je ne savais pas encore s’il s’arrêterait, je ne le savais pas encore et j’agitais les bras sur la voie pendant qu’il approchait et ralentissait.