Il est là, en face, vieillot, ensoleillé, fier, image de traditions anciennes, de transmission, noble mais plein d'une saveur terrienne dans sa presque maladresse, je le vois, l'imagine, comme ça, et qu'importe si je me trompe, je ne le regarde que furtivement, pas par crainte, ni par pudeur, rien d'aussi appliqué, simplement parce que c'est ainsi, qu'il est à lui, que nous sommes étrangers. Mais comme je m'approche je sens son oeil sur moi, et me crois scrutée. J'ai un peu froid sous ce regard, je me recroqueville dans un recoin de ma conscience, attentive mais aveuglée par la crainte. Et puis un toussotement, un bonjour, et je vois, il est lumineux, clair, accueillant. J'étais sotte – lentement, tranquillement, nous parlons.
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Il nous faudra reprendre possession des territoires souterrains, et de ceux de haute altitude. Il nous faudra les repositionner au cœur de ce que nous sommes, et leur garantir l’inviolabilité qui nous est nécessaire, après que nous les aurons méthodiquement mesurés, cartographiés et placés au centre de notre visibilité.