samedi 24 juillet 2010

254 : vendredi 23 juillet 2010

C'était, au début, répondre au téléphone de son voisin parti en pause, en réunion ou aux toilettes, se lever pour aller le trouver, finalement prendre un message et puis, avec le temps, laisser sonner, laisser sonner et s'énerver car si ça ne répond pas pourquoi laisser sonner dix fois ? Finalement, épuisé de ça, décrocher, battu.


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Mon double parle, je n’aurais jamais cru l’entendre, plus depuis que je sais qu’il ne me sera pas présenté. Je n’aurais par contre, jamais su qu’il était mon double sans qu’à un moment il ait été possible de me le voir présenter. Je suis allé voir quelques photographies de mon double, et j’ai bien vu en quoi nous étions appariés, j’ai bien vu en quoi nous portons de la même manière l’inquiétude de soi-même, et vu sur nos visages et nos maintiens le manque d’ampleur de nos personnes, sapées par nous-mêmes. J’ai vu en lui ce que je crains de voir en moi, et qui donc y est, puisqu’il est en lui et qu’il est mon double. Je me sens totalement solidaire de mon double, qui parle maintenant. Qui parle maintenant, une fois de plus dans sa vie, de son ancêtre glorieux, puisqu’il en dispose d’un et non des moindres, et c’est là une ascendance écrasante, dont il doit bien porter le poids. Et c’est sous cette charge qu’il a amenuisé sa carrure par les acides du sentiment de faiblesse. La mienne s’émacia aux mêmes acides sous d’autres forces, sans que je connaisse lesquels, mais d’évidence ils pesèrent et sans nul drame aucun. Il n’y qu’à me voir pour s’en convaincre.