lundi 4 juillet 2011

597 : dimanche 3 juillet 2011

Alors, il se rapproche. Intrigué... L'école affirmerait qu'il prend la diagonale du quadrilatère que je forme avec le cocotier et ses voisins, étant donné qu'il se déplace en suivant ce segment, plutôt que les côtés du quadrilatère. Il se rapproche, mais il ne me quitte pas des yeux. Il a peur. L'école ne dit jamais qu'elle fait la chasse aux rats, aux crabes de terre et qu'elle me fait la chasse, à moi aussi.


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Je me souviens d'avoir fait le rêve de m'être réveillée, brusquement, et de m'être levée, attirée par un rayon de lune qui traversait les volets fermés et dessinait une flèche vers la porte de ma chambre – d'être sortie et d'avoir marché, avec un sentiment d'urgence, dans un dédale de couloirs inconnus, entre des meubles d'acajou et de grandes fenêtres aux rideaux souples – d'avoir monté et descendu des escaliers, et cela m'était étrange et incroyablement accueillant, comme si j'étais revenue dans une maison connue, ou mienne – sensation vague d'une fragilité, d'un équilibre en péril – et je me souviens de ce jeune homme grave, de sa peau rose et de sa moue dédaigneuse ou ennuyée – je me souviens qu'il était là, derrière une grille qui nous séparait, et en même temps dehors, debout dans la nuit du parc, devant les volets clos – je me souviens qu'il se taisait mais qu'en voyant ses yeux je savais qu'il attendait quelque chose de moi, que je devais agir pour l'aider, mais ne devinait pas en quoi – que je l'ai interrogé mais qu'il continuait à me regarder en silence. Je me souviens que je me sentais coupable.


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Elle se souvient des grandes toiles sous lesquelles elle a grandit. Sa mère au-dessus, un pinceau à la main, qui peignait des heures durant. Aujourd'hui, elle arpente les musées, s'enivre de couleur et se surprend à renifler de la térébenthine à la recherche d'un souvenir d'elle.