mercredi 22 septembre 2010

314 : mardi 21 septembre 2010

La protection de la beauté par la laideur (2) On n’avait pas trouvé de meilleur moyen pour protéger la beauté que de la recouvrir de laideur - l’une et l’autre strictement définies par des données quantifiables et démographiques : était beau ce que beaucoup de personnes regardaient, ou voulaient regarder, était laid ce que peu de personnes regardaient, ou voulaient regarder. Des études avaient été faites, les couleurs, textures, matériaux qui plaisaient le plus à la population, celles qui lui plaisaient le moins, des styles architecturaux avaient été présentés au goût collectif, photos à l’appui. Ce dont les gens avaient le moins envie pour leur espace public, et on retrouvait ce résultat auprès de nombreuses et diverses catégories de personnes, était un parallélépipède de faible hauteur, intégralement en matières plastiques, sans ouverture apparente, et de couleur orange ou marron. Le type de ce dont on recouvrirait les bâtiments de la zone était donc trouvé, et l’on construisit un certain nombre de couvercles d’échelle monumentale pour préserver les bâtiments que l’on sentait menacés par les regards en raison de leur attractivité visuelle réelle ou supposée. Pour des raisons économiques, on privilégia les bâches, marron uni ou orange uni, que l’on tendait à des structures métalliques parallélépipédiques autour des bâtiments à protéger, si la forme de ceux-ci n’étaient pas déjà de ce type.


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C’était être emporté dans l’écriture de son code, la vision d’ensemble d’un algorithme clair donnait l’aisance, la connaissance du logiciel et de sa librairie facilitait l’accès à ses composants dont les plus méconnus se devinaient, la pensée coulait par les mains et le programme venait de lui-même.