Si la peste revient, nous nous abriterons dans la maison renversée, et marcherons au plafond. Parce que nous sommes sûrs qu’ainsi à l’envers nous serons soustraits à la vacherie qui ne peut-être que du monde comme il va, du monde tel qu’il ne peut autrement aller. Nous serons ailleurs que celui-là, et nous dormirons couchés trois mètres au dessus du plancher, sur un matelas posé à même le plâtre lissé recouvrant la charpente, sans que le sang nous monte à la tête. Nous dormirons l’un contre l’autre, à l’abri. Un jour tu partiras car il me faudra bien tôt ou tard réaliser que tu n’étais plus là, plus du tout là depuis si longtemps, depuis bien avant que ne revienne pas la peste qui n’est jamais revenue.