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À chaque solution son problème, méthode graduée (3/4) : la troisième situation est la suivante : vous êtes impliqué dans un problème dont vous n’êtes pas responsable et dont les conséquences ne sont pas réparables, ni le préjudice subi dédommageable. Ici, la gravité des dégâts entre en ligne de compte, et les réactions des responsables du tort sont variables. Certains, souvent chrétiens, tiendront à affronter leur culpabilité pour l’expier et à faire pénitence, ils se sentiront perpétuellement redevable à votre endroit. Ceux-ci prendront de nombreuses initiatives pour vous être aimables et ne vous refuseront plus jamais rien. Ce scénario est le meilleur de tous (il est d’ailleurs affectueusement surnommé “le gros lot”) - s’il n’était aussi improbable, nous encouragerions tout un chacun à subir délibérément des préjudices afin d’en bénéficier. D’autres fauteurs de troubles, face à la certitude de ne pouvoir jamais résorber leur culpabilité, vous éviteront désormais constamment, et vous offriront la garantie quasiment complète que vous ne les reverrez plus jamais autrement que par accident, occasions au cours desquelles ils se distingueront par leur discrétion gênée et écourteront immanquablement l’entrevue. Dans ce cas précis, vous êtes perdant, il existe cependant des compensations morales et affectives : le sentiment d’avoir été victime d’une injustice est intimement valorisant et somme toute agréable, et il offre de nombreuses occasions de se faire plaindre - qu’il conviendra de saisir - auprès de celles et ceux que vous entretiendrez de la situation. Enfin, le troisième cas de figure consécutif à la situation n°3 : l’auteur du dommage que vous subissez ne ressent aucune culpabilité et n’éprouve aucun sentiment de culpabilité, son comportement ne sera en rien modifié par la mésaventure qu’il vous a fait subir. Cette situation, qui n’est pas sans être humiliante, est la situation la plus pénible de toutes. Elle n’empêche pas les compensations morales et affectives déjà mentionnées (sentiment d’injustice et occasions de se faire plaindre) et surtout, elle présente les circonstances très spécifiques dans lesquelles la vengeance est pertinente et légitime, bien que devant être exécutée d’une façon qui garantisse une bonne protection après coup.
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Manège Lundi, sur la place, Martine et les enfants, sont restés hésitants, dépités, devant le manège cadenassé derrière ses barrières. Mardi, Martine et les enfants ont constaté que le manège était toujours arrêté et la cahute fermée. Mercredi.... Jeudi, ils sont allés faire du patin dans la cour de leur grand-mère, et ils pensaient à la rentrée des classes et au manège inaccessible. Vendredi, ils se sont disputés autour de cahiers, de crayons de couleur et de dessins, pendant que la pluie ruisselait sur les vitres. Samedi, ils sont arrivés en courant sur la place, et se sont trouvés dans un groupe d'enfants, becs ouverts, chougnant, ou tirant la main de leur père ou de leur mère pour les entraîner vers autre et préférable plaisir. La marchande de colliers s'est approchée et leur a expliqué que le patron était triste, très triste, trop triste pour venir, et que la dame, et bien la dame on ne savait où elle était. Martine et les enfants ont acheté des glaces et sont allés au cinéma.