samedi 11 septembre 2010

303 : vendredi 10 septembre 2010

C’était devoir aller faire une course le midi, pour la sortie du soir, un anniversaire, devoir courir, dans l’heure et demie, les deux heures, de la pause, les magasins, manger un sandwich, rapidement, dans la galerie commerciale.

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"Ce que peut bien vouloir symboliser pour vous l'aspirateur, quelle peut être ici sa signification... eh bien faudrait voir le contexte... oui, il faut voir, depuis quand vous faites ce rêve oui ce cauchemar, vous revient-il souvent ? Seulement à certains moments ? Vous arrive-t-il d'y repenser durant la journée ?" En face les mots du thérapeute disparaissent dans un maelström d'intensité pensive et anxieuse. Le scénario est le suivant: surgissant de nulle part l'aspirateur se met à aspirer tout seul les tapis, partout dans le séjour les chambres et les couloirs, mais aussi sur le papier peint et le plafond, il passe sur les rideaux, les fenêtres,fait le tour des portes, incontrôlable, il passe sur chaque surface, dans toutes les pièces. Le patient qui vient consulter ne semble pas réellement perturbé, mais surtout très stressé _ il a beau dormir il ne parvient pas à se reposer et dit se souvenir de tous ses rêves, certains l'effrayant plus que d'autres. Plusieurs semaines après, ce patient est revenu plus inquiet encore chez son analyste. A présent ce rêve se poursuit, et lorsque l'aspirateur termine sa course infernale sur toutes les surfaces, alors, lui, prenant son courage à deux mains s'approche de l'appareil, entité mécanique rendue folle par on ne sait quoi, et tente de comprendre quelle pourrait être la cause du problème. Avec prudence et précaution il débranche l'aspirateur fantôme, ouvre la machine quand soudain une armée miniatures de fourmis rouge sort du sac d'aspirateur...


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On était à flanc de montagne et c’était l’Iran, même si dans la presqu’île de Suez sur la carte. La montagne avait dans l’espace la forme qu’a sur la carte la presqu’île de Suez ; tout de même, c’était l’Iran, je le savais. “C’est la première fois que je pose un pied en Asie”, j’ai lâché, comme libérant une joie que j’avais eu besoin de verbaliser. L’Iran à flanc de montagne himalayenne, même sur la presqu’île de Suez, c’était tout de même bien plus l’Asie que nulle part ailleurs, selon moi. Mes camarades étaient gênés que je m’exclame ainsi, que j’adopte un comportement aussi juvénile, que je me montre aussi débutant. Mais ils étaient déjà, quant à eux, allés en Asie, ils devaient bien savoir alors que le lieu où nous nous trouvions, Iran, Suez et Himalaya tout aussi bien, n’était rien, et était n’importe où, donc pas en Asie particulièrement, et plus certainement dans un recoin farfelu de mon esprit qui n’était jamais tout à fait sorti de chez lui. Je leur avais fait honte, je m’étais montré sûr que nous étions quelque part, alors qu’ils savaient que ce n’était pas le cas.


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J’ouvris l’ouvrage au hasard et entamai la lecture de la deuxième lettre de Saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens. J’étais tenté de trouver absurdes ces mots, presque familiers puisque entendus et réentendus dans ma sage jeunesse, mais ils semblaient se cramponner à moi. Paul, Sylvain et Timothée ne me laisseraient pas tranquille. Je souhaitais tant que cette grâce et cette paix qu’ils destinaient à leurs lecteurs soient avec moi que je me sentis sur le champ l’un des leurs. J’étais Thessalonicien ! Je me convainquis sans peine que je subissais cette détresse dont il était question ; à moi donc le soulagement ! Et puis, je trouverais bien un ou deux impies, voire un persécuteur, dont tirer vengeance à coups de ruine éternelle ou quelque autre châtiment divin, le tout dans le feu flamboyant. Je n’étais pas sûr que ma foi progressât autant que Paul et ses amis voulaient bien le croire ; mais pour ce qui était de la croissance de l’amour que j’avais pour ma prochaine, je me posais là : je la jugeais exponentielle.