vendredi 26 février 2010

106 : jeudi 25 février 2010

Il était parti s'installer par delà les montagnes, au fond des plaines arides, et y avait fait bâtir un parallélépipède de béton, dans lequel un petite pièce accueillerait ses jours, et qui abriterait le grand bateau. Il fallut attendre le plein été pour entreprendre le transport du bateau au travers de la chaîne des montagnes, le long des routes en lacets porté par de petits véhicules, pendant qu'à l'arrière du convoi, il ne quittait le vaisseau du regard que pour scruter le ciel vide, et le soupçonner d'attirer au dessus d'eux des nuages qui feraient pleuvoir sur le bateau. Il ne plut pas, et ils purent entreposer la grande embarcation dans la bâtisse de béton neuf sans qu'aucune précipitation ne soit venue poser son humidité sur la coque, ni sur le pont et les cabines. Ici, au beau milieu de la plaine la plus sèche du continent, le risque de la rencontre d'eau et du bateau étaient infimes, et aussi nulles qu'elles peuvent l'être sur Terre les probabilités de tout usage du vaisseau pour la moindre flottaison. Il avait écarté autant qu'il était possible tout motif de peur.