Je sais qu'il y a un fusil dans la maison, je sais où il est rangé. Dans un placard de l'arrière-cuisine, il est appuyé contre la paroi du fond, il repose sur sa crosse, derrière la penderie où restent les parkas usagées qui ne serviront plus. Celui qui les auraient encore portées est parti, dirons-nous parti. Un hiver, j'aurai l'envie de passer l'une de ses parkas je pense, je le ferai je pense, lorsque je partirai marcher vers la forêt du côté des collines. Il y a des cartouches aussi, plusieurs boîtes dans un tiroir de l'établi, dans le garage. Elles sont en état de fonctionner, et le fusil aussi, quelquefois je l'ai sorti de son placard, je l'ai nettoyé, j'en ai actionné les mécanismes et sans l'avoir chargé ai visé par les fenêtres.