jeudi 13 mai 2010

182 : mercredi 12 mai 2010

La saison détonne et peu m’étonne cette fraction d’air atone. D’aucuns diront que j’en fais des tonnes, que je m’adonne fanfaron au monotone. Sous un clone brouillon d’acétone, je m'abandonne faux moribond. Nul dicton ou juron je ne claironne, plus aucun rebond qui ne détone. Je me cantonne oblong sans gronde et tâtonne sur un ton synchrone. Moins d’atomes carbones pour une condition moins sauvageonne. Plus de leçons je ne sermonne, ni d’assurances ne fanfaronne. Mettons que je prône ma seconde de prose qui chantonne, sans objection qui abonde. Peu importe si brouillon cela résonne, ma faconde monte aphone du fond d’une eau qui raisonne.

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Se vouloir locale. Se souvenir de la cuisine simple, goûteuse et commentée, de Gaby, des histoires qu'elle aimait raconter sur les plats, de son refus de nous « avoir dans les pattes » pendant leur confection, du mystère qu'ils gardaient, dans la sophistication cachée qui permettait, en quelques gestes, de combiner des aliments simples en une merveille de saveurs équilibrées, qui s'épanouissaient lentement à partir du plaisir immédiat, et dont, certains jours de détente, d'orage familial endormi, nous commentions la réussite, l'histoire de nos dégustations. Alors on achète des petits pots de l'industrie alimentaire locale, affichée ou réelle, des barquettes chez le marchand d'olives, en imaginant qu'elles ont été préparées par les femmes de la famille.

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Un miracle advint, le seul en plusieurs décennies. Le miracle était en lui-même miraculeux, tout autant qu'il avait été miraculeux qu'il advînt. Le mort put être rendu vif à nouveau, ressuscité sur le lit où on l'avait porté depuis la pièce voisine où il était tombé raide. Pour soigner le corps encore chaud dont on ignorait si la vie l'avait quitté, on avait appelé le guérisseur nécromant et le médecin. Le thaumaturge fut le premier, ceci avait été espéré car on était pessimiste ici-bas. Il parvint à redonner vie au mort qui dès qu'il eut cessé de l'être se leva, marcha pour quitter la pièce et la maison. Respirer l'air frais du dehors, il s'enivra à plein poumons, le visage au ciel et les yeux clos, marchant comme s'il dansait, vivant. Un rocher traversa les airs, venu de nulle part et trouvant sur sa courbe au moment de rencontrer le sol le ressuscité. Le vif puis mort puis vif fût de nouveau mort, écrasé et broyé entre sol et rocher. Un miracle était advenu, le seul en plusieurs décennies. Le thaumaturge annonça à la famille stupéfaite, alors que le médecin arrivait, qu'un second miracle serait nécessaire, que ceci était exclu.