Toutes les villes de l'Europe bruissaient de la nouvelle, aussi l'écho en fut bientôt porté jusqu'à Wavre. C'est la Couronne d'Angleterre qui avait acquis la faramineuse découverte, la prodigieuse Nouvelle Terre qui de part en part était cousue de l'or des plus fabuleuses promesses. Une autre traînée de poudre ne tarda pas à se répandre de cité en cité, depuis les ports hanséatiques et les rivages scandinaves jusqu'aux confins de la Méditerranée et de la Sibérie, celle de la fureur du Royaume de France, de l'infernal tonnerre qu'elle menaçait d'abattre sur l'insulaire autant qu'honni Royaume des Anglais, ainsi que sur les vils, abjects et turpides autant que misérables traîtres, ces ignobles émissaires des explorateurs francs-tireurs auxquels ils avaient fait promettre de vendre à la France, à meilleur prix encore et quel qu'il soit, le nouveau continent si la Perfide Albion prétendait à sa possession. D'autres émissaires seraient bientôt à Paris, Brabançons ceux-ci, qui tâcheraient de convaincre le Roi de France que la Nouvelle Terre revenait assurément aux Wavriens, puisqu'il s'agissait là de toute évidence du Continent Retiré qu'ils avaient les premiers découvert avant que celui-ci ne disparaisse, puis manifestement reparaisse puisque c'était à n'en pas douter lui qui était là de nouveau. Parce que le Royaume de France enrageait, fulminait et tempêtait que la Nouvelle Terre soit devenue possession anglaise, les Wavriens avait bon espoir qu'en implorant l'autoproclamée Fille aînée de l'Église, celle-ci accepte de bien vouloir peser de toute sa puissance pour que la légitimité wavrienne sur la Nouvelle Terre soit pour tous une solution préférable.