lundi 15 mars 2010

123 : dimanche 14 mars 2010

"Je vous écris d'un pays lointain" (7) Un détail me retient en haleine depuis la dernière semaine. Au commencement, j’ai eu l’idée que mon imaginaire seulement. Mais trop de traces pour ne pas démettre mes doutes. La grande porte ouverte, que pourtant je prends peine toujours ses verrous. Et bruits dans la nuit. Comme danse d’un furet, on dit ici. Bruits qui se noient au silence et reprise. Grande inquiétude m’avait encerclée. Si difficile de dormir quand cette présence qui se baigne d’incertain. Et ne pas savoir quoi. Hier, reçu cadeau d’enfin percer l’abcès d’étrange. Soulagée alors, invasion de légèreté de tous les membres jusqu’en cœur. Signe sans faille j’avais pu remarquer : léger tintement du grelot au matin. Ainsi toujours les « enlogés » : pas de mot dans dictionnaire langue vôtre. Excusez l’hésitant de ma traduction. Sans doute que chez vous n’existent pas, ces esprits qui vous hantent. Fantôme est déconvenue pour ce qu’ici désigne. Eux du côté du vivant. Souvenir approche, mais trop d’imprécis pour valoir. Il faudrait mot pour mémoire et absence. Et comment kyste en vous s’offrent racines. Vivants et loin, devenus votre chair sans que pouvoir atteindre. Tendre les mains suffit pour les chasser. Inoffensifs et douloureux, les « enlogés ». Bien à vous, …

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C'est un salon de thé, alors nous avons pris un thé, un earl grey très ordinaire comme on en boit beaucoup ici, de l'ordinaire en grande quantité. En Angleterre alors un thé, c'était le matin et trop tôt pour de la bière. Nous attendrions la fin de l'après-midi pour aller au pub et prendre des pintes de bières, de la Guinness ou de la bière blonde très ordinaire, comme on en boit beaucoup ici, de l'ordinaire en grande quantité, en Angleterre. Avec le thé, nous prîmes des pâtisseries, un gâteau à la carotte pour moi. J'ai trouvé ça bon, à la carotte mais sucré. Quand j'étais petit, je versais du sucre en poudre sur mes carottes râpées et je mélangeais, j'aimais les carottes sucrées. Une des petites vieilles à côté desquelles nous nous étions assis s'est levée pour aller aux toilettes et j'ai un peu déplacé ma chaise pour qu'elle puisse passer mieux à l'aise. Elle a dit thanks love. C'est assez habituel dans cette région, de dire love pour marquer sa sympathie à quelqu'un même lorsqu'on le connaît peu, c'est familier mais légèrement, ce serait comme un mon chou qu'on pourrait dire à une personne qui a simplement tenu la porte derrière elle, merci mon chou plutôt que merci. Merci chef, peut-être. Dans cette région d'Angleterre, on dit aussi hia pour dire bonjour, et tada pour dire au revoir. Je ne crois pas qu'on utilise ceci à Londres où l'on a un grand choix de thés et de bières, love, hia et tada. Après notre thé nous somme sortis dans la rue, sous un ciel gris qui disait tout de suite qu'il ne se trouerait pas avant le lendemain au moins, l'air chargé d'humidité mais sans pluie. Nous marchâmes dans le petit centre ville aux rues pavées, bordées de bâtiments mornes, certains de briques sombres, un petite église en briques sombre, une petite mosquée en briques sombres avec son minaret miniature. Les pavés aux sol, quelques bâtiments plus massifs et des commerces par la présence desquels on savait que c'est le centre-ville, en dehors ce ne sont que des maisons faites des mêmes briques, maisons étroites, profondes et toutes les mêmes, rouge sombre de brique partout dans les rues jusque par delà l'autre centre-ville, le grand centre commercial, un hypermarché et ses galeries marchandes, au milieu d'un grand parking en bord de voie rapide, et de part et d'autre de tout ça, des milliers de maisons en briques rouges toutes identiques. Le matin, il y a un peu d'animation dans les rues où nous marchions après être sortis du salon de thé, parce qu'il y a un marché sous les halles qui sont sans beauté particulière. L'après-midi, les rues sont presque vides, même ici dans le centre, et le soir pas mieux sauf un peu autour des quelques pubs. Tout de même, nous coulions de bons jours ici, nous n'étions que de passage, surtout moi.