mercredi 4 janvier 2012

764 : mardi 3 janvier 2012

Sur le versant du sommeil les Muglons sont plutôt bien lotis. Ils dorment, c’est selon, entre 20 heures et 23 heures par nuit. Certes les choses tournent chez eux un peu au ralenti mais au final, elles tournent, et c’est bien là la leçon. On pourrait s’étonner et se dire « Mon Dieu, quelle drôle de double vie ! ». Mais il faut également savoir que les Muglons ne rêvent pas. Le contraire les épuiserait. Ils dorment, ils dorment pour de vrai. Et ils s’offrent encore le luxe inouï, durant leurs courtes journées, de flirter avec l’ennui.

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Replié, Tamel occupait beaucoup moins de place. Il avait même le sentiment de ne plus en occupait du tout. Etrangement, un sentiment de grande plénitude le gagnait et baignait son absence matérielle et ce qu’il restait de sa présence en esprit. Il percevait de plus en plus intensément le caractère merveilleux de la création, l’immense cadeau qu’était la possibilité même de cet émerveillement en particulier dans la position particulière qu’il occupait, à savoir à l’abri de tout regard dans cette petite parcelle de néant où il s’était lové.

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Soraya fonce tête baissée, dévale les escaliers du métro et essaye de ne pas penser à cette image pourtant gravée en elle, elle s'est levée ce matin, s'est étirée et est descendue faire chauffer de l'eau pour son café. Il était temps d'aller à la fac, c'était sa routine du matin. Elle n'avait pas prévu, cependant, de trouver ses parents occupant la cuisine d'une façon très intime et dérangeante. Soraya admet qu'elle y pense, au sexe, qu'elle fantasme, qu'elle sait que (presque) tous les humains font l'amour, mais ses parents non, elle préfère penser qu'elle est un miracle de la nature arrivée sur terre par hasard. Elle est partie le ventre vide avec ce film brûlant sa rétine, laissant enfin derrière elle l'innocence aveugle de l'enfance.