La maman ourse ne laissa partir Damouce que lorsque celle-ci, et ses deux véritables petits oursons, eurent mis à nu de leur langue l’écorce de tilleul qu’elle avait soustrait aux abeilles de la forêt. Tamel n’eut pas à intervenir. Lorsque Damouce passa à proximité du volumineux plantigrade, elle eut le visage balayé par une énorme langue d’un rose noir râpeux. L’ourse laissa ensuite la fillette se diriger vers la sortie de la grotte. A l’instant où elle apparut dans la clarté du jour finissant, Tamel entendit comme une plainte en provenance de l’intérieur, suivie du rire joyeux de la fillette puis de ce qui devait être une tentative d’imitation de ce rire par les deux petits qui avaient partagé avec elle leur repas du soir. Quelques minutes plus tard, dans son lit, la fillette avait rejoint ses camarades du jour au continent des rêves.