lundi 10 octobre 2011

683 : dimanche 9 octobre 2011

En printemps de son sang, le Chuffle sanguine au cœur pétant. Hourra ! Hourra ! Poudroie la vie sur le Chuffle content, qu’un bel été encore enfièvre à tous les vents. Mais bientôt l’automne roussit et le Chuffle roussoit. En l’hyver de son cœur, voici or qu’il glaçonne, de tant de chuffleries qui à ses pied ramonent.


-------------------


Dans mon rêve j'étais, sans savoir comment, sur un long nuage qui filait emporté par le mistral. J'avais froid, mais j'étais trop occupée à me maintenir dans ce très fin, léger, amas, et emportée par la joie du bleu strident où nous fusions. J'ai vu les toits de la ville défiler sous moi, gris et roses, les quelques terrasses, des créneaux et du béton, et puis le fleuve, des masures, de petites maisons nichées dans les arbres, des chantiers, quelques centres commerciaux, des îles, des barres d'immeubles, le fleuve, des cyprès se balançant, des platanes, la mouvance légère des feuilles des micocouliers, des terrains vagues, des canaux, Arles, le fleuve, des prés pelés. Mon asile se déformait, s'effilochait. J'avais peur. J'étais joyeuse, émerveillée. Me suis réveillée en abordant la Camargue, gelée de transpiration.


-------------------


Les vicissitudes d’un quotidien trop rempli la font vaciller. Les jours filent si vite qu’elle n’a pas même le temps de se retourner pour capter le dernier rayon de soleil. Lorsque la Lune apparaît, elle lui demande sottement ce qu’elle fait déjà là ! La nuit, seulement la nuit, elle dépose sur chaque étoile une pensée. Au petit matin, enfin allégée, elle s’endort. L’aube recueille sa fatigue. Elle se lève alors, la pâleur du ciel lui donne froid. Elle rêve d’un long moment à soi, sans remous, sans bruit, où elle puisse poser à plat tout ce qui l’encombre. Un espace dans le temps, une petite virgule qui lui permette d’inspirer, un brin de silence à écouter. C’est tout.


-------------------


Sons prenants, sons révélants ; sensations dévorant les épidermes ; la musique s’amplifie avec l’océan qui monte sur la plage, le vent agite l’eau dans le soleil. La jeune femme place ses mains sur ses fesses. Elle se tient à califourchon sur le dôme de sable, seins offerts et reins cambrés. Sa peau est parsemée de sable humide. Le jeune homme compare la jeune femme et la statue. Elles sont identiques : leurs seins se dressent dans l’air tiède, leurs ventres sont tendus et leurs tailles creusées, leurs cuisses enserrent les dômes de sable, leurs mains soulignent leurs fesses arrondies... Il remarque alors le sable humide qui adhère aux épaules de la jeune femme. Du bout des doigts, il lisse sa peau pour le chasser.