Les Vanuriens sont totalement liquides. Tout comme leurs maisons, leurs rêves, leur nourriture et leurs forêts. On les a d’ailleurs longtemps pris pour la mer.
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Partout elles l'accompagnent, un peu discrètes, anges-gardiennes et dégoût ailé. Des mouches, par paire ou par poignées, posées sur son épaules, en vol circulaire suivant leurs humeurs, mouche sentinelle et mouche balai. Il ne les chasse plus, s'est accommodé de leur présence. Hygiène ? Pas un jour sans qu'il ne se décrasse, en profondeur, avec une panoplie de produits efficaces et sans odeur. Il ne se l'explique pas, n'essaye plus, il est le moucheté, avec balayage des mains sur son passage, désormais il les reconnait, verte ou dorée, stomoxe ou drosophile, il attend sa tsé-tsé, s’accepte en piste d’atterrissage mais depuis quelques temps, supporte moins les chatouilles de leurs trois paires de pattes. Il voudrait des yeux à facettes. Parfois même lui prendrait l'envie de plonger, jusqu'au torse et au dessus, dans la vitrine du pâtissier pour s'accorder quelques brasses dans le sucre fondu.
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Après que le premier rayon de soleil a coloré le haut d’une montagne, dont il apprit plus tard qu’elle se nommait Chamouse, Tamel alla s’étendre dans la maison de sa mère, sur la couche où, son frère et lui se relayait en permanence lors des déplacements aériens du village. À présent que les Hules avaient gagné un nouveau port tous deux pouvaient vaquer plus librement au grès de leur fantaisie. Lorsqu’il s’affala sur l’épaisse couverture de laine, le jumeau de Tamel était parti en vadrouille depuis longtemps. Flottait pourtant encore dans l’air de la pièce l’odeur de son bâton, de son baluchon et de ce chien à l’humeur changeante qui le suivait toujours à un pas. Étourdi par ces senteurs, Tamel sombra immédiatement dans un sommeil de lune noire.