samedi 8 octobre 2011

682 : vendredi 7 octobre 2011

Toutes les couleurs sont dans le ciel.

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Regard perdu sur le plafond, allongée, immobile de la tête au pied si l'on excepte la bouche mauve qui associait librement pour sa dernière séance, mâchonnant mots en flot et déballant anamnèses à tire-larigot quand, PoC, léger impact sur son front. Sa main cherche ce qui vient de tomber, une pellicule de peinture du plafond surement. Ses doigts saisissent une mouche morte. Répugnant. Comme quand dans le placard...Si elle plonge trop longtemps son regard dans l'abyme, l'abyme la regardera aussi. L'abîmera où qu'elle aille, même là-bas aux Antilles, là où le regard se pose sur ceux qui plongent dans le lagon, loin du Jung et du Yang. Une bonne mouche est une mouche morte, maintenant seul les cafards font de longs discours. Quand elle en aura fini avec le contre-transfert, ou le contraire, elle prendra l'avion pour pratiquer ailleurs l'activité consistant, avec une ligne Totem et une mouche Tabou, à capturer des céphalopodes dans leur milieu naturel (mares ou abysses). Quo Vadis ? Mâche tout bout. Mouche Tabou. Bzzzichanalyse.

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Toute la pudeur des Michelines se concentre sur leur annulaire gauche. Autrefois, elles l’habillaient de fourreaux délicats, sertis de diamants ou cousus de fils de soie. Au cours du temps, elles ont rivalisé d’imagination. Du dé à coudre lascif à l’alliance Moulin-Rouge, rien ne fut oublié. Si lors des premières invasions barbares, des hordes de rustres abandonnaient les villages qu’ils venaient d’incendier sur leurs montures écumantes en arborant des colliers sanglants de quatrièmes doigts, Dieu merci, ces temps lointains sont bien révolus. Pâle clin d’œil à l’histoire ancienne, une légère pression de la main sur le doigt délicat serait encore d’usage lors de certains entretiens de recrutement. Mais rien de plus.