Albertine se penche en avant et déverse ses mots sans retenue. Sa bouche sourit mais ses yeux sont durs, ils percent jusqu'à Alice qui se sent rapetisser. Ce matin, le monde appartenait à Alice, elle traversait les couloirs en souriant à l'avenir, aveugle face aux contraintes et aux angoisses. Tout à coup, les murs se sont rapprochés autour d'elle, l'air est devenu épais et la lumière trouble, tandis que cette furie la ligote de mots : Alice ne pensait pas qu'une si petite personne pouvait contenir autant de haine.