vendredi 3 février 2012

794 : jeudi 2 février 2012

Le sifflet vrille leurs tympans tandis qu'ils courent sur l’herbe mouillée. Sur les côtés du terrain, des adultes crient. Du point de vue des enfants concentrés sur le jeu, ils sont comme des pantins gesticulant des sons inarticulés. Le ballon passe d'un pied à l'autre, au rythme du jeu, de l'arbitre et de leur respiration haletante. Plus tard, ils referont le match avec leurs parents exaltés ou indignés. Pour l'instant tout est possible, les alentours de la ville se sont effacés et ils s'imaginent dans la gloire du stade.

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Carcan La pièce, carrée, n'est guère éclairée. L'atmosphère y est très particulière, ni vraiment humide, ni trop poussiéreuse. C'est un lieu sans fenêtres, un lieu indistinct, certainement un souterrain, qui évoque des choses oubliées. Au centre un objet insolite, rare et unique, tout de verre et de fer forgé, et d'une hauteur de pas plus d'un mètre. Monochromes, faibles lueurs blafardes, jeux subtils cependant dans les nuances de lumière. Formellement, on distingue nettement un ensemble de losanges aux dimensions plus ou moins régulières. Ce n'est qu'en s'approchant de plus près que l'on discerne à peu près la nature de l'objet, sans pour autant comprendre au premier coup d'œil son usage ou l'ensemble de ses propriétés. Cette cage a ceci de particulier qu'elle est en tous points semblable à une lanterne, aux rebords ornés de miroirs et de dorures, si bien qu'à une distance acceptable on aurait volontiers l'illusion que personne ne s'y loge.