vendredi 11 novembre 2011

714 : jeudi 10 novembre 2011

rêve d'engloutissement dans de la verdure, un rayon de soleil qui vient caresser le nez, des fleurs rouges au coin de l'oeil, la terre humide qui perce lentement le coton, un tracteur au loin, et des oiseaux, l'odeur de l'herbe, l'impossibilité de bouger, de lever un bras, le dos qui pèse sur le sol, qui lentement le ploie, l'enfonce, un raidissement, une onde panique, la douceur du vert jauni de lumière, une acceptation, disparaître


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Seize heures trente neuf minutes. Deux clients se lèvent au même instant et franchissent presque simultanément le seuil de l’établissement, l’un s’effaçant devant l’autre en lui tenant la porte, et coupant par la même occasion le passage à une vieille femme voilée de noir qui arrivait au même instant de son côté. Le petit vieux, remerciant d’un signe de tête accompagné d’un bref regard le jeune homme qui lui avait si obligeamment rendu service, s’éloigna à pas hésitants en leur direction, mais fermes en leur amplitude. Tamel, faisant à nouveau preuve de sollicitude, maintint la porte ouverte et aida la dame à entrer dans le bar. On aurait même pu penser qu’il l’y poussait malgré elle, si celle-ci n’avait pas semblé manifester une seconde plus tôt la volonté d’y pénétrer. Vite ! A présent il fallait rentrer au village, à cette heure, chez les Hûles, jeunes ou vieux, tous étaient attendus. Ce soir, on pressait le raisin.