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On se serait enfoncé dans une forêt, vers la fin de son dépouillement. On marcherait entre les arbres noirs, sur ciel gris neutre, griffes plaintives sans agressivité pour vous, dentelle jouant sur un néant soyeux pour moi qui me sentait d'humour douce. On marcherait sur une petite couche élastique de feuilles. On se parlerait comme hors du monde, délivrés, peut être pas sincèrement, mais dans d'autres conventions, comme des étrangers. Et puis on rencontrerait un lampadaire qui nous rappelleraient à la réalité.
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C’était réunion d’équipe, dès neuf heures, pour faire un point et « rassurer » ceux qui restaient tout en légitimant les « récents départs » dus au « contexte économique toujours changeant » et à « la nécessaire survie de la boîte », des « décisions pas faciles à prendre » mais « il faut bien s’adapter » et « dire les choses ». Et c’était alors le moment d’annoncer une « réorg », illustration de l’adaptation constante à l’économie, un jeu de manège dans les bureaux, un micro-déménagement interne. À l’approche de la fin d’année c’était, chacun le comprenait, un bon moyen de suggérer pourquoi personne n’aurait de prime, et pourquoi chacun ferait mieux d'être content de ne pas « être dehors ».