mercredi 26 septembre 2012

981 : mardi 25 septembre 2012


Hippolyte, ton souffle court sur ma peau qui attend la voix de tes mains pour prendre vie. Que tes mains me fassent, que tes mains me créent mon amour, avec tous les chants de la caresse.

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C'était rencontrer sur un déballage à même le sol de la place du marché, une jambe dans une petite valise en carton, les fesses blotties dans un boutis froissé, un baigneur en celluloïd – se dire en celluloïd, s'étonner pourtant d'une épaisseur qui ajoutait à son souvenir un sentiment de solidité et de quasi richesse – c'était repenser mécaniquement, comme les rares fois où elle se retrouvait en présence d'un de ces corps joliment potelés, d'une de ces têtes rondes aux cheveux sculptés, au jouet de son enfance, assez grand pour qu'elle puisse à peine le tenir dans ses bras au début - et peut être était-ce la raison pour laquelle elle n'avait jamais eu pour lui l'embryon du sentiment maternel que l'on attend d'une petite fille – qui lui avait appris le vague plaisir de la propriété, comme ses chaussures ou sa place au tour de la table familiale, qui lui avait appris surtout l'échange d'amour entre sa mère qui l'avait donné, comme le nom puisqu'elle, elle ne s'en souciait pas – et d'ailleurs elle l'a oublié – qui lui tricotait chaque année, ou cousait, un vêtement, entre sa mère donc et elle qui remerciait, souriait pour faire plaisir, heureuse de plaire ainsi et de répondre à la générosité maternelle, avant de retourner aux jeux inventés avec les petits.