vendredi 17 mai 2013

1119 : jeudi 16 mai 2013


Les fumeroles qui montent du sol n’alimentent pas le brouillard du matin : l’humidité s’est envolée, reste un mystère et une odeur âcre. Autour de l’arbre, l’air est chaud. Pourquoi suis-je redescendue ? Une fumée sans feu m’encercle, que faire ? Je tâte l’écorce, prête à saisir à nouveau la branche basse et échapper ainsi à l’étouffement quand quelque chose d’étrange m’arrache à l’inquiétude. Dans l’arbre, une fente, comme une fissure qui s’ouvre… tout mon bras peut s’y glisser, mon épaule. Et si je me cachais là ? Et si c’était un piège... ? Je devrais peut-être plutôt foncer en fermant les yeux, pour passer au-delà de l’incendie souterrain, et tracer ma route vers ailleurs. Mais l’arbre me retient ! Mes doigts sont aspirés vers un antre insoupçonné, dans les profondeurs du tronc centenaire. Je ne parviens pas à m’en dégager et je commence à suer, en tirant, tant de l’effort que de la chaleur qui s’accroît. Je parviens cependant à remarquer qu’au bout de ma main prisonnière, l’air est frais. Et qu’il glisse tel un courant. Il y a peut-être là une issue.