mardi 30 août 2011

652 : lundi 29 août 2011

Comme dit le vieux proverbe mélandrin, autant essayer de faire entendre raison à un Blache que d’affronter la tempête avec un chausse-pied.


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Je rêvais, je regardais une mosaïque ou un mélange aussi misérable que délicieusement doux, ciment fissuré, troué, d'un ton mourant, mouvant, beige chamois verdi, avec des blessures d'un gris blanc, et vieilles dalles de céramique d'un rose passé virant au gris, contaminé par les concrétions verdâtres, j'ai voulu avancer un pieds, l'y poser délicatement, en prendre délicatement possession, pour un instant, me suis trouvée dans le vide, ai flotté, ai effleuré de la main ce qui était un mur. Le contact était rugueux et frais. Le touchant, j'ai cherché la suite de mon rêve.


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Francis a besoin d'être dans un silence de mots. Il faudrait qu'ils cessent d'exister, de tourner dans sa tête, de se heurter aux murs de ses contraintes et de sa fuite en avant... Francis aimerait goûter au luxe du rien, que son esprit se vide et devienne ignorant des autres, du monde, de ce brouhaha persistant qui envahit jusqu'à ses rêves. Seulement voilà, tuer les mots, c'est impossible... Alors Francis écrit. Il tire chaque lettre et phrase hors de lui, patiemment vaillamment, Francis écrit des romans en fleuve d'encre et ainsi petit à petit le calme peut revenir. C'est un équilibre précaire, chaque jour doit comporter une phase d'écriture par laquelle le bruit s'installe sur ses pages et permet au vent du rien de jouer contre les parois de son cerveau.