vendredi 20 juillet 2012

939 : jeudi 19 juillet 2012


Quand vient l’hiver, les Enfants de l’Eté se trouvent bêtes comme chou. On leur dit : « vous mordiez au brugnon sucré de vos blanches dents quand le soleil dardait ? Eh bien bouffez du chou maintenant ! ». Alors les Enfants de l’Eté sont bien embêtés et font de mauvais chou bon pot : ils font des vents, se chouchoutent, mettent leur bonne humeur en bocal et méprisent en grelottant un peu quand même, la mesquine bestiole et ses petites manières.

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L'échappée : Le beffroi s’échappait du toit de l’opéra. Tu ne fais que passer en pleine après-midi, je le remarque, il avance. La rue est étonnamment vide, d’elle se dégage cette fumée que tu recraches, il ne se presse pas, le pas passe au travers de ces passages répétés dans cette ville, sous ce ciel bleu, face à ce vent froid, toujours. Évite de croiser d’autres regards de pas qui se mélangent au pavé et la ville vous pénètre toujours un peu plus. Tu décides de le suivre, je le suis, il suit cette rue, droit devant, de son regard qui vous parcourt alors, il déambule d’un pas toujours plus cadencé vers la place, vers l’endroit où tous se posent à un moment donné au fur et à mesure que la journée s’étend, longue, en cette pleine après-midi, sa démarche s’étend de rues en rue, son allure l’emmène toujours plus loin dans la ville, au milieu de ces immeubles hauts qui vous entourent et on vous observe, encore. De dos, vous poursuivez, il poursuit, je le talonne. Ne te retourne pas. 

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Marc se rassure en humant les roses. Elles sont si blanches, leur feuilles virant de rouilles, et ce parfum persistant qui flotte dans le jardin.