mardi 22 mai 2012

893 : lundi 21 mai 2012


L’atelier sent la peinture à l’huile, le bois, et surtout le travail, mélange de sueur, de café et de nuit sans sommeil. Il est là, les pieds plantés dans le sol, à quelques centimètres de moi. Cela fait des jours et des jours qu’il m’épuise avec ses doigts. Les pinceaux sont délaissés dans un coin, à demi nettoyés, la peinture sèche sur leurs poils qui s’agglutinent. 

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Tous les Passants mènent à l'impasse. Encore faut-il savoir chemin danser.

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Comme au temps de la Grande Dépression et gare à ce qui lui a fait suite, meilleurs vœux d’écriture… Pour comparer, a-t-on une idée des accidents de la route survenus dans le monde en 2010 ?

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Jean a dit « il y a la route, il y a les chemins de campagne, un ruisseau et des noisettes », il y a les villes et les rues, il y a les autos, il y a les embouteillages, la pollution et le charme que ce serait d'avoir le temps de voir la Seine en roulant sur les quais, il y a les motos, il y a les livreurs qui roulent sur les trottoirs parce qu'ils travaillent, eux, et il y a les vélos, qui se sentent vertueux, il y a même des vélos de location, qu'ont voulus les maires, et des pistes cyclables, au moins dans les villes qui ont la place, à Paris il y a des pistes pour les vélos, mais il y a les vélos qui préfèrent rouler sur les trottoirs, alors avenue Philippe Auguste je marchais sur la piste cyclable pour avoir la paix et pouvoir marcher en rêvant ou en regardant le ciel ou en pensant à ce que j'allais dire aux clients, parce qu'il y a aussi les piétons, mais eux ils sont soupçonnés d'être des automobilistes déguisés, je crois, parce qu'ils dérangent les vertueux sur leurs machines, et dîtes-moi de m'arrêter parce que je deviens intarissable quand je pense aux vélos, même que j'étais heureuse de partir de la ville que j'aime parce que je pouvais plus marcher dans la ville que j'aime, même sous les arcades du Palais Royal, ils sont là les vélos et les piétons les gênent, alors j'étais contente en arrivant dans cette ville parce qu'il y avait des rues étroites, pas de trottoirs ou tout petits, et des calades qui ne sont pas gentilles pour les fesses des cyclistes, et donc il n'y avait pas de vélo, ou peu, juste quelques tranquilles pour aller faire des courses aux Halles, mais voilà la mairie a voulu ses vélos, des vélos tout gais avec plein de couleurs, et on les a appelé pop pour dire qu'ils étaient gais, et j'ai eu peur, mais j'avais tort parce que les vélos ici ils circulent gentiment, ils partagent avec les autos et les piétons, et c'est les piétons qui sont les rois, au moins dans les petites rues, et moi je suis un piéton, irréversiblement un piéton, et donc c'est bien encore dans cette ville pour marcher et j'aime ça, sauf bien entendu quand il y a des touristes qui font du vélo comme du sport, ou en été, ceux qui viennent de Paris, mais ils ne connaissent pas les petites rues, alors ça va.