Je peine à me rendormir. Une angoisse naissante, parce que trop de silence, mis à part l’oiseau dont le chant en devient plus sinistre. On entendrait presque l’herbe pousser. Il se passe quelque chose parce qu’il ne se passe rien. Les étoiles continuent de briller, la lune s’est levée et les fruits pendent au-dessus de ma tête. Rien. Rien ne bouge et pourtant…
vendredi 8 mars 2013
jeudi 7 mars 2013
1065 : mercredi 6 mars 2013
L’astre a disparu, l’obscurité se fait, je mange quelques figues et je m’endors à nouveau au pied de l’arbre, priant pour que mon sommeil ne change rien. Je me réveille au milieu de la nuit. Le vent a cessé. Le ciel étoilé donne une idée de l’infini. La prairie est toujours là, mais les herbes de bruissantes sont devenues muettes. Dans le lointain, un hibou ou une chouette, ululement joyeux d’un oiseau en chasse.
mercredi 6 mars 2013
1064 : mardi 5 mars 2013
Pour le moment, je suis seule au milieu du végétal. La nuit va bientôt tomber. Je vais m’aménager un tas d’herbes en matelas au-dessous de l’arbre. Je vais me reposer de cette émotion d’être enfin sortie des murs trop hauts qui me coupaient la vue sur le ciel. Là, j’ai un spectacle magnifique, enfin : des orange, du violet et du bleu très clair. Le soleil est caché par un banc de nuages bas, j’attends une trouée pour m’en rafraîchir le visage.
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rapidement vers le vide pont de souffle haletant et tronqué.
mardi 5 mars 2013
1063 : lundi 4 mars 2013
pas en arrière le reflux dénude l'ombre. roc à bêtes naissance rudimentaire. résurrection malmenée. ombre effrangée des cils mordus par de la clarté incendiée.
L’andropause est terrible… Hein ? Jouons plusieurs notes et devenons virtuoses ; c’est à notre portée, il s’est brossé les dents !
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Je rêve et j’espère. Que derrière l’horizon le vent me mène à une ferme accueillante, ou mieux encore, un village. Un village avec une fontaine et un petit café où les vieux bavassent, avec une école devant laquelle les enfants s’égaillent. Quelques pigeons à chasser du pied, et d’autres passantes et passants de mon âge que je pourrais regarder dans les yeux quand je les croiserai.
dimanche 3 mars 2013
samedi 2 mars 2013
1061 : vendredi 1er mars 2013
Je retire mon pull encore humide que j’accroche à une branche pour qu’il sèche. Un brise légère s’est levée et la prairie devient un champ de vagues. Suivre le vent, il va peut-être quelque part. Rester encore un peu, manger, rêver.
vendredi 1 mars 2013
1060 : jeudi 28 février 2013
J'ai farci tes poches de mots doux. Quant tu viendras chercher tes derniers vêtements, tu les emporteras sans le savoir. J'étais fière de ma trouvaille jusqu'à ce que je craigne que tu imagines qu'elle en soit l'auteur, cette autre femme que je ne connais pas, sans doute prête à tout comme moi pour avoir le privilège de vivre avec toi, prête à mentir, prête à s'attribuer ma poésie et mes sentiments. Alors j'ai signé chaque morceau de papier ! Je les ai pliés en deux et sur le verso dédoublé j'ai inscrit mon prénom et l'initiale de mon nom d'une part, ton prénom et l'initiale de ton patronyme d'autre part. Sans être mariés, nous partageons une même initiale et un nom de famille si proche que j'aurais à peine l'impression d'en changer si seulement tu demandais ma main. Peut-être rangeras-tu tes vêtements machinalement sans découvrir les pépites que j'y ai cachées pour toi. Un jour, longtemps après que notre histoire sera morte, tu les trouveras et tu éprouveras un léger pincement au cœur. Ce n'est pas grave, ce n'est pas important. Le principal c'est que je sois encore capable de m'offrir à toi aujourd'hui, telle que je suis, avec ma fantaisie. Je ne te hais point.
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Je me lève afin que mon œil jouisse de ce nouvel horizon : à 360 degrés, rien que du vert, sans d’autre obstacle qu’un arbre ici ou là. Au-dessus, un ciel bleu turquoise. Le soleil est dans mon dos et mon ombre longue déjà. Me voici donc libre ! par quelle magie ? Et soudain je réalise que mon tourment ne prend pas fin avec cette nouvelle liberté : sans repère, la prairie ne m’offre aucune indication sur le chemin qui me mènera quelque part. Ailleurs, j’entends. Car on veut toujours être ailleurs que l’endroit où l’on se trouve. Là, je suis au milieu de l’herbe, que faire de cela ? et je suis seule. Je cherche un endroit foulé par d’autres pieds, où ma main pourrait serrer d’autres mains.
témoin du martyre ombre d'homme souffle noir achèvement sur la pierre des ruines d'une hypothèse d'effraction.
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