jeudi 27 janvier 2011

440 : mercredi 26 janvier 2010

Léon faisait souvent ce rêve étrange où pénétrant dans une pièce qui lui semblait familière, il paniquait soudain à la vue d’un homme qui ne fumait pas les mêmes cigarettes que lui.

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C’était le soir, plus lumineux, à peine, mais qui nous faisait partir, involontairement, plus tard.

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Elle passe sa journée seule, sans enfants ni corvées ménagères. Semi-allongée, fenêtres ouvertes et le vent qui caresse doucement son corps songeur. En face d’elle, une radio dont elle laisse la musique lointaine imprégner la pièce, et sur un fauteuil une valise. Blanche, un peu usée, le genre de valise qui a une histoire racontée par les parents la larme à l’œil. Elle n’y touche pas mais la regarde souvent, comme attirée par l’objet inerte mu d’une puissance contre laquelle elle lutte passivement. Elle avait décidé de lui donner un coup de neuf, la veille, à l’aide de torchons et de recettes de grands-mères, et, chose faite, l’a laissée dehors plutôt que de la ranger dans le noir et l’oubli. Ce matin, dans le silence inhabituel qu’elle a savouré les yeux fermés, dans son lit, longuement, comme si se lever briserait le charme presque inattendu de sa solitude, la valise l’attendait, unique compagnon de cette journée silencieuse.


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Journée noire. Sans sourire. Sans un mot. Visages absents. Rien d’autre que le dégoût. La nausée l’envahit. Son cœur cogne. Ses dents grincent. Ses pas heurtent ses os. Sa peau se déchire. Les rues n’en finissent pas. Les escaliers s’enfuient. Le ciel bascule. Les immeubles plient. Les trottoirs glissent. L’air manque. Plongeon dans le vide. Le monde s’éloigne. La vie aussi. Il fait froid. Son corps s’échappe. Sa tête explose.