lundi 17 janvier 2011

430 : dimanche 16 janvier 2010

« Mais Léon, tous les gens d’Dublin n’mangent pas des rognons frits au p’t’tit déj’ !... »

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Elle était usée, ridée, doucement rose. Elle était fin sourire. Elle était indulgence un peu distraite, et puis, souvent, au bout d'un temps, pour certains, accueil chaleureux, écoute, réponse. Comme une reinette bien fripée et goûteuse. Mais restait ferme, avant que fruit se gâte, ou que gentillesse devienne abandon. Et on rencontrait parfois des zones rugueuses qui défendaient les quelques ossatures, plutôt que principes, auxquels elle tenait, restes de ce qui l'avait faite, restes de ce que la vie lui avait apporté. Légèrement écorchés mais d'autant plus solides. Seulement quand le contact en devenait râpeux, elle y ajoutait une ironie assez mordante, mais de bonne humeur, et même si cela nous mettait un peu à mal, on l'en aimait d'autant plus, et ce sont ces aspérités qui faisaient que l'on s'attachait à elle.



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Malgré tous ses efforts, Charles faisait trop de bruit. Magdeleine se disait que si elle l’avait réellement aimé, tous les bruits du monde n’auraient pas suffit à les séparer. C’est donc qu’elle ne l’aimait pas assez, en dépit ou à cause de deux ans de vie commune. C'était une piètre excuse pour quitter quelqu’un, elle se voyait mal lui annoncer « Voilà, je ne supporte plus le bruit de tes pantoufles sur le sol, la tasse que tu poses violemment sur la table, même lorsque tu essayes d’être silencieux tous tes gestes crient ta présence et ça m’énerve, je ne le supporte plus, je m’en vais. »