lundi 3 janvier 2011

416 : dimanche 2 janvier 2011

Léon entretenait avec la réalité un rapport incertain qui allait du défi au déni.

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Dimanche 2 janvier. Je m’aperçois, en allant au marché ce matin, que dans cette banlieue toute de meulière les épisodes de gel/dégel un peu vifs sont toujours suivis de l’effritement – voire de la fracture – d’un certain nombre de murets. Je ne saurais dire pour les murs des maisons : ils sont un peu loin, en partie dérobés à la vue. Les pierres des murets d’enclosure attaquées par le froid révèlent leur porosité, leur qualité relative. S'en échappent, en petits tas sporadiques sur les trottoirs, à leur base, un granulat d’un jaune assez vif que leur apparence extérieure ne laisse pas soupçonner. La surface des pierres usée quotidiennement par les éléments dans la conformité des moyennes saisonnières est grisée, brunie, sous leurs effets. Mais que surviennent des jours hors normes, que le mercure descende en tréfonds insoupçonnables pour nos latitudes et, dès que celui-ci remonte et que nous nous détendons un peu, les murs de cette banlieue exposent leur vraie nature et leur fragilité.


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Elle était silence. Elle était calme. On pouvait l'ignorer. Mais pour ceux qui la remarquaient, elle était inconnaissable. Elle intriguait, un temps. Elle opposait une douceur rétive. On se détournait. Pour ceux qui insistaient, se découvraient des petites lumières gaies, dansant sur une timidité sombre, et elle vous les offrait, sans insister.