vendredi 7 janvier 2011

420 : jeudi 6 janvier 2011

Se souvenant soudain d’Achille « aux pieds légers », Léon ne put réprimer un sourire : cet Homère avait parfois la main un peu lourde.

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C’était passer ce jour dans la même hébétude d’apprentissage que la veille et prendre d’avance sur la journée du lendemain un abrutissement résigné, entre difficultés de compréhension d’un côté et difficultés d’explication de l’autre, dans un jeu de hochements de tête entendus car quoiqu’il arrive, que l’on comprenne ou pas, le temps était compté, alors autant, beaux joueurs, accepter les explications, accepter les acquiescements, faire en sorte que le jeu apparaisse beau, pour l’un comme pour l’autre, pour au-dessus.


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Ici, la salle d’attente, où la lumière des lampes à abat-jour posées dans les coins est tamisée. La fenêtre sur cour étroite ne fait entrer que peu de jour, il semble qu’ici toute l’année, ce soit toujours dix-sept heures l’hiver. Il n’y a que deux chaises, et encore ne suis-je pas certain pour la seconde, je n’ai jamais vu personne dans cette salle, pas avant la fois que je m’apprête à relater. Je me suis toujours assis sur celle près du guéridon, où se trouvaient longtemps quelques magazines de décoration, puis plus de magazine ni de journal, ni rien, et alors les quelques minutes d’attente étaient occupées à rêvasser en regardant l’épais tapis rouge et pelucheux qui à vos pieds recouvre le parquet. Il m’invita à rejoindre le bureau et, pour la première fois, je dépassai le cadre professionnel de nos rendez-vous pour lui offrir le résultat d’un travail personnel que j’avais accompli. Il me remercia, avec une expression retenue mais semblant sincère, et m’invita aussitôt à le suivre hors de son bureau. Nous empruntâmes la porte qui menait à la salle d’attente, celle par laquelle j’étais toujours entré dans le bureau, et quelques instants plus tôt encore, mais par laquelle on ne ressortait jamais, car la sortie s’effectuait par une autre porte, donnant directement sur la cour intérieure. Par la porte qui menait à la salle d’attente, ou du moins celle qui menait depuis la salle d’attente au bureau, nous arrivâmes en fait dans une grande pièce où étaient attablés des convives et où deux chaises, avec couverts face à elle sur la table, attendaient d’être occupées. Il me présenta ce qui réunissait ces personnes, il s’agissait de celles qui un jour lui avait manifesté leur estime en lui offrant le fruit d’une création personnelle. Les ouvrages, toiles ou pièces de bel artisanat qui étaient ces cadeaux se trouvaient exposés là également, sur des étagères ou bien fixés aux murs. Nous prîmes place.