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Jacques était d'une sensibilité extrême. Il le disait souvent. Comme le groupe, distraitement, lui avait, un jour, laissé sentir sa désapprobation, désapprobation infiniment légère, à peine pensée, il a décidé qu'il était coupable et devait se repentir. Et l'a fait absolument, visiblement, profondément. Comme, après un moment d'étonnement, car nous avions tout oublié, nous réagissions avec ironie ou agacement, pour ceux qui ne passaient pas immédiatement à autre chose, en les négligeant lui et ses regrets, il a entrepris de s'effacer, de se faire oublier, de se conformer à son sentiment d'indignité, de nullité. Et l'a fait avec tel ostensible abandon que nous n'étions plus occupés que de lui, et que je me suis juré de ne jamais me repentir.
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Les nuages couraient sur la lune enflammée.
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Vol L’homme au chapeau erre dans les couloirs sombres. Les portes se succèdent, certaines obstinément fermées, d’autres à peine entrouvertes, laissant filtrer une lumière glauque. Il règne une atmosphère de plomb. L’homme respire vite, son pas devient hésitant. Brusquement, une porte s’ouvre, laissant entrevoir une pièce minuscule, éclairée d’une simple bougie. Il se fige, dresse l’oreille et reconnaît avec stupeur sa musique ! Ses mains tremblent, son corps se tend, il avance, entre et découvre une ombre, penchée sur un clavier de verre. Les doigts qui courent sur les touches sont extrêmement fins, semblables à des pattes d’araignée. L’homme s’approche, fasciné par la virtuosité de cet extraordinaire personnage. Il tente de le saisir, ses mains rencontrent le vide. La musique s’arrête subitement. L’ombre s’est évanouie. L’homme s’assied au clavier, en effleure les touches muettes qui se brisent à ses pieds. Terrorisé, il se lève, veut s’enfuir. La bougie s’éteint, la porte claque. Pris au piège, il ne remarque pas l’ombre qui glisse dans le couloir, emportant sa musique.