lundi 29 août 2011

651 : dimanche 28 août 2011

La jeune femme s’allonge à demi. Appuyée sur son coude, elle dévisage le jeune homme. Ses mains parcourent le ventre de la statue. Il creuse sa taille, renforce ses hanches, puis s’attarde sur le haut de ses cuisses. Il ajoute des détails au bas-ventre. Ses doigts glissent, très lentement. Elle se renverse sur sa serviette et enclenche son lecteur de CD. Traversant les haut-parleurs, des sons se répandent sur la plage, légèrement. Ensuite, ils s’amplifient. Délicats, prenants, ils évoquent les herbes sèches, l’eau bondissant sur les rochers, le vent qui passe sur le sable. C’est la première fois qu'elle écoute cette musique au pied des dunes. De si bonne heure, sur la plage découverte... Surpris par la musique, le jeune homme regarde dans sa direction.

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Aline ferme les yeux et s'imagine dans le vent caressant l'herbe haute des champs. Allongée sur un lit de boutons d'or et de marguerites, elle tourne son visage vers le soleil timide, à la recherche d'une sensation de chaleur, dans le souvenir d'une journée comme celle-ci: empreinte d'une langueur mélancolique, résonnant d'un espoir lointain quasi oublié. Ici elle peut s'imaginer telle qu'elle s'aimerait, ses contraintes n'existent plus... Très doucement, Aline s'endort paisiblement.

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Herméneutique Qu'est-ce qu'un herméneute? Non seulement un herméneute est quelqu'un qui affirme que le monde est un langage, qu'une parole crée erre pour recréer sans cesse le monde, un herméneute est aussi quelqu'un qui affirme que le langage est, parfois, un monde, qu'il y ouvre ou que même il le crée; autre chose qu'un reflet. Quelle est sa démarche, à notre herméneute ? Peut-être qu'il navigue, peut-être la sphère des signes au sein desquels il évolue est-elle, en puissance, indéfinie ou indéterminée ; en tout cas, il dérive, dévie d'un cap à l'autre, il remonte les courants – flux d'idéalité, associations d'idées, chaînes de causalité. Cette pratique systématique pas vraiment un méthode mais plutôt technique involutive (plus que les ré-gressions et dis-gressions des pro-gressions discursives de type monologique) n'empêche pas celles du doute ou du questionnement, ou celles de la rigueur de l'analyse; et bien sûr il n'est pas le seul à contempler ainsi le langage. Un seul et unique et en même temps autant de langages uniques sans qu'aucun soit identique - ce qui en détermine les modes et les motifs, le devenir, c'est l'usage : celui qu'on en a, ou celui qui en est fait.