Ils avaient construit des failles dans l'air, pour pouvoir d'y cacher. Ici logés, on ne pouvait les voir. Le regard les traversait, franchissait la transparence de l'atmosphère, où ils s'étaient abrités. Quand ils en avaient le temps, ils prenaient soin de bien choisir l'emplacement des failles où s'éclipser, car s'ils n'y seraient pas vus, ils pouvaient y être percutés, et ainsi blessés ou découverts. Mieux valait être à l'écart des canaux de passage. Quelques mètres en hauteur étaient généralement idéaux. Un jour, après qu'on aura constaté suffisamment d'occurrences de chocs contre des masses invisibles, ou d'apparitions spontanées de créatures semblant littéralement surgir de nulle part, et après qu'on aura d'abord cru à des phénomènes surnaturels, des savants tâcheront d'expliquer et de comprendre le fonctionnement de cette invisibilité, et la façon dont on peut ainsi ouvrir des failles dissimulatrices au cœur de l'air transparent. Actuellement, le phénomène était trop peu attesté pour qu'on lui admette la moindre existence.