mardi 12 janvier 2010

61 : lundi 11 janvier 2010

Un rouge sombre qui oscille sur le mur d'en face, de l'autre côté de la rue, comme du sang qui battrait tachycardique sur une paroi aveugle et froide. Du sang qui bat et asperge sans tacher sans mouiller. Une aspersion un battement de l'intérieur d'un corps inerte et indifférent, qui lui fait rougir la peau dure épaisse et morte, le système vasculaire d'une pierre, d'un mur. Ou le sang qui bat dans l'œil qui voit l'inerte, les pierres et le mur d'en face de l'autre côté de la rue, dans les yeux les miens, qui voient le tremblement rouge affolé entre le fond d'eux-mêmes et le monde dehors, un regard pour lequel le monde est un instant sur deux à travers sang. Un instant sur deux, une anomalie pour le rythme du cœur, le cœur bat un temps sur trois, pas un temps sur deux - systole, diastole, repos - systole, diastole, repos - systole, diastole, repos - ça fait un, deux, trois, le repos compte pour un temps, et sur le mur d'en face le sang bat sans repos, à grand tempo. Un fantôme qui clignote rouge et qui éclaire au travers de son corps de fantôme sur le mur derrière à travers lui, qui teinte sa lumière et les pierres inertes des battements de son sang de fantôme, les fantômes ont un cœur à deux temps, diastole-systole diastole-systole diastole-systole diastole-systole et pas de repos. Pas de repos pour leur sang ça a tué les fantômes qui éclairent le mur d'en face.