mercredi 27 avril 2011

530 : mardi 26 avril 2011

Que Charles chiale étonnerait fort Léon !

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C’était se hisser, de réunion en réunion, vers la compréhension globale du système à produire et en ressentir un frisson, comme si nous comprenions le monde, dans son entier ; et vite saisir cette vision dans des diapos powerpoint, afin de figer quelque peu un état clair du passé, de l’avenir, de la vie même. Fermer powerpoint et ne pas relire les diapos, aller, avec ce contentement que nous savions béat et vain, mais plaisant et simple, boire un thé citron pour terminer la journée.


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La machine à souvenirs D’un geste large, le Professeur Saknussem ouvrit la porte du laboratoire et fit signe à Mélanie d’entrer. La machine était placée dans un coin de la salle ; elle ressemblait à une chaise à porteurs en acier chromé. Dans le bâtiment désert, on n’entendait que le léger bourdonnement des appareils comme autant d’insectes têtus. « Vous êtes sûre d’avoir envie d’essayer ? » demanda le Professeur. Mélanie acquiesça d’un signe de tête et son guide fit coulisser la porte de la machine. (A suivre…)


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La journée est quasiment terminée, l'air cède enfin à la fraicheur du soir après une journée aride de chaleur. Elle veut dix minutes. C'est tout. Sortir de sa maison, de sa rue, aller ailleurs quelques instants, avoir des respirations qui n'appartiennent qu'à elle, aller à la rencontre de la solitude confortable d'un chemin parfumé de lila. Il ne comprend pas. Quoi, sortir, seule, maintenant, pour quoi faire? Il tempête. Elle persiste, refuse de prendre la voiture pour aller poster une lettre, explique que son vélo a crevé, s'énerve de devoir trouver une excuse. Elle devrait pouvoir sortir sans raison, elle n'a de comte à rendre à personne. La porte claque, son pas se presse d'abords, la lettre serrée à la main, puis son rythme se relâche, ses poumons s'emplissent d'une promesse de rosée et des exhalations enivrantes des plantes à l'approche du soir. Lorsqu'elle revient chez eux, il est devant le JT et tourne la tête, surpris : il avait déjà oublié qu'elle était partie.


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Petit amalgame du désir et de l'absurde. Les yeux fermés d'un idéal gourmand. Sa bouche, son nez, ses lèvres. Le bruit qu'il fait en allant, mes doigts qui le retiennent. Ma langue qui polissonne avec son joli fessier... Imaginer cela, le respirer au plus près, ce lundi matin, store mi-clos, lumière vive de l'autre côté, entre la flemme de me lever, l'odeur du premier café et la nécessité de me cravater, le fantasme passé, en professionnel responsable et respecté...