mercredi 13 avril 2011

516 : mardi 12 avril 2011

Décidément, l’intérêt porté par certains pour la littérature et ses grandes phrases creuses demeurera à jamais pour Léon un sujet d’étonnement sinon de perplexité : Emma avait beau lui manquer énormément, il avait voyagé debout dans un bus tout aussi bondé qu’à l’habitude…


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C’était une fatigue bienheureuse, ce décalage du monde, ce sentiment d’être unique et seul, dans l’effervescence lentement reprise de l’après mise en production, les premiers retours critiques à traiter en priorité, avec l’odeur du premier café et le regard de ceux qui savaient notre calme dévouement, les heures passées et la date tant bien que mal tenue, c’était s’en tenir à ça, ravaler le reste pour, à ce prix, être, et pour quelques heures — mais quelles heures — heureux, d’une joie programmée, ni trop débordante, ni trop dissimulée, s’attacher à ce personnage que nous étions et qui nous faisait voir le jour aussi clair qu’il voulait bien l’être.


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L'engin la nargue par son silence. Dehors le vent s'est tu, les oiseaux sont cois. Les arbres paisibles dorment tandis qu'elle attend. Elle attend un seul son qui, strident, briserait la tranquillité de la nuit, son corps crie pour ce bruit et la voix de l'aimé au creux de son oreille.