mercredi 29 décembre 2010

411 : mardi 28 décembre 2010

Hésitant à entrer dans le bureau de l’état civil, Léon se dit qu’à condition d’appeler son fils Léo, trois générations seulement suffiraient à son entière disparition.

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Silence de bavard, le seul qui soit. Se cacher derrière la mitrailleuse à mots, s'évacuer dans une nuée de cabrioles, calfeutré dedans cet été au mille miroirs imberbes... Paysage de tumeurs, d'îles intérieures, où tu es libre, c'est-à-dire inutile, n'ayant de compte à rendre qu'au moins SÛR de tes gestes.


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Ce sont ces mots du texte du musicien qui compose nuit et jour… Ils lui ont sauté au visage ! Eh bien, oui ? « composer, c’est se battre ». Qu’y a-t-il ? Pourquoi ne le laisse-t-on pas tranquille ? Il a raison, dans toute création, il y a bataille, d’abord avec soi-même : elle est longue, dure, exténuante mais merveilleuse aussi dans son aboutissement. Les musiciens se battent avec les notes, les rythmes, les silences de même que les écrivains se battent avec les mots, le sens, les idées. Chacun en joue à sa façon mais chacun s’attache à traduire le plus fidèlement possible ce qui vibre dans sa tête. Chacun avec ses tripes ! C’est un travail qui dévore et qui ne vous lâche jamais. Je ne connais pas Franck mais je me dis que s’il s’acharne ainsi envers et contre tous à composer sa « Gnossienne », c’est qu’elle est en lui et il doit aller jusqu’au bout. Moi, je le comprends et je l’approuve. Dans tout texte ou toute œuvre musicale, on peut trouver, si l’on cherche bien, des phrases, des expressions, des mélodies qui nous en rappellent d’autres. Il y a ainsi des correspondances qui ne sont pas forcément plagiat et qui ne font pas de l’auteur ou du compositeur un imposteur. Comment se fait-il alors que l’on n’aille pas protester auprès des libraires ou des maisons de disques ? … En fait, le solitaire, celui ou celle qui ne fonctionne pas comme tout le monde est souvent taxé de fou. C’est triste ! C’est rassurant aussi. Ma foi, tant mieux ! Dans ce monde, il vaut mieux passer pour fou ! Que ce soit en littérature ou en musique, de nombreux « fous » ont été non seulement fort remarqués mais sacrément appréciés, non ? Pour ma part, j’apprécie de plus en plus le « hors norme », « l’étrange », le « singulier », « l’atypique », j’aime ce qui dérange, ce qui déstabilise, tout ce qui redonne à l’être humain sa valeur. Je ne veux pas oublier que chaque être est unique et je veux continuer à croire, malgré tout, en la valeur de chacun d’entre nous. C’est aussi pour cela que j’ai tant apprécié le lecteur de Noël, tout seul, dans sa cuisine, avec ses livres pour compagnons.