dimanche 12 décembre 2010

394 : samedi 11 décembre 2010

Certains ont affirmé que ces lignes étaient de nature autofictive, ce que Léon, jusqu’à ce jour, n’a aucunement démenti.

---------------------


3. Le crayon de mon père. Mon père glisse son reste de crayon derrière l’oreille droite. Il s’en sert pour faire les additions des clients de l’épicerie sur des petits carnets publicitaires – du beau, du bon, Dubonnet, la Vache qui rit, Quintonine donne bonne mine, chocolat Poulain, chicorée Leroux, tradition du bon goût… Très vite il le remplace par un stylo Bic. Je n’ai jamais supporté les stylos Bic. Encore aujourd’hui, j’ai de la défiance envers les utilisateurs de stylo Bic. 4. Le crayon de Joseph. Bien que charpentier – renommé dans toute la Judée et même au-delà – Joseph de Bethléem, fils de David, père en chair de Jésus, époux de Marie – mère de Dieu, bénie entre toutes les femmes –, Joseph donc n’a pas de crayon. Cela ne l’empêche pas de vivre 111 ans, ni de mourir le 26 du mois d’épiphi l’année des 18 ans du Christ. Il a 6 autres enfants de sa première épouse, 4 garçons, Jude, Josetos, Jacques et Simon et 2 filles, Lysia et Lydia. Lorsqu’il meurt sa vue est celle d’un petit enfant et il ne lui manque pas une dent. Il n’a pas de crayon quand il voit la mort puis, on le suppose, le royaume des cieux, mais son âme est gardée par Michel et Gabriel et son fils Jésus sait écrire sur les tablettes des cieux.


---------------------


Elle guette chaque jour sur son ordinateur les pensées, les déplacements, les rencontres de Léon. Il la fait sourire, la met en joie, il est son petit rayon de soleil, la petite note légère de ses journées.