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C’était partir en milieu d’après-midi, souhaiter ce qu’il fallait souhaiter ici, faire la bise là, descendre les étages et dehors, à l’air frais, aux lumières du soir déjà allumées sous le ciel violet, sentir cette licence légère qui pouvait encore être prise, appréciée et se diriger tranquillement vers les grands magasins, quelques achats avant la fête du soir, ou le train, ou la voiture, pour rejoindre, comme chacun en Île-de-France aurait-on dit, la famille en province, comme si cette région, d’elle-même n’existait pas, ne pouvait exister en dehors du reste, immense, qui l’entourait, océan des origines.
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Longtemps je t’ai tenu la main ce dimanche soir sur le divan où nous étions assis côte à côte. J’avais d’abord poser mes doigts sur tes deux mains jointes en forme de prière. Le salon était faiblement éclairé, il n’y avait pas un bruit, nous étions seuls. Je t’écoutais proférer des incantations, sans peur, mais écrasée de fatigue. J’étais sur le point de partir, de retourner à ma vie, et nous ressentions tous les deux le besoin de ne pas nous séparer trop vite, de prendre le temps pour nous dire au revoir. Tu as pris ma main et nous avons laissé le silence nous envelopper. J’aime ces moments sans parole avec toi, où je ressens la confiance que nous avons l’un en l’autre, immobiles, attentifs à notre propre souffle.
Inventer des rites , des codes, n'exiger qu'au gré de tes remous, déshabiter jusqu'aux humeurs du dernier feu, et ses murailles d'habitude, carnassier aux rares îlots, écrin d'aucune connue mouvance, lie des flux, désert aux inlassables chasses, aux pendus en partage, aplanis, rôdeurs soudoyés en ton centre... Puis ne parier du coup que sur l'improbable éclairage qui en plein jour séparera cette gangue, rire quel qu'en soit le prix, se dérober impérieusement, à leur insu apprendre les contrepoints, les glissades, les cadences froides, avancer des propositions masquées, introniser d'incommensurables distances, propager des épidémies plus imprévisibles que la respiration d'un géant, se faire complice de toute fuite, rêver activement d'une liberté qui ne s'arrêterait pas, pauvrement, à celle de tout autre, séduire nerf à nerf (oui, camarades, plus de fausses pudeurs, le dandysme, seul raccourci aujourd'hui vers ce jamais-à-venir qui, pourtant, en cette saison éthylique, nous effleura...), insinuer partout le poison de ses demi-teintes, exhiber sélectivement ses bleus, s'absenter (ralenti, riverain) comme ceux, substantiellement alliés, au coude à coude dans le noir, guettant âprement la traînée de lumière, les nouveaux trois coups, avancée de pantins, sillon de notre irréalité militante, complices au regard jamais engourdi, aux détours reconnus à la survivance de tels pâles signes à ne pas divulguer en ce lieu et cette heure...