lundi 13 décembre 2010

395 : dimanche 12 décembre 2010

C’est en écoutant la radio que Léon apprit la mort de monsieur William.

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Dans ce rêve je devais donner le lendemain un grand récital de piano très attendu de la critique, sauf que je n'étais pas pianiste. C'était douloureux comme la fois où l'on comptait sur moi pour me faire exécuter un numéro de claquettes des plus virtuoses, sans que je sois non plus une tap dancer. Je m'aperçois que dans mes rêves on me prend souvent pour une autre et que je m'épuise, sans être jamais entendue jusqu'à mon réveil en sueur, à corriger toutes ces erreurs sur ma personne.


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C’est très bien qu’elle vive seule. Personne ne pourrait supporter longtemps ses accès de mauvaise humeur. Elle tourne en rond comme un lion en cage, elle parle du bout des lèvres, elle ne sait presque plus faire de phrases. Elle est capable d’écouter mais son jugement est tout à coup sec, coupant, elle sait qu’elle doit faire attention, il se pourrait qu’elle devienne blessante. En fait, dans ces moments-là, tout l’insupporte, elle se dit « à quoi bon ? », elle se traite de tous les noms et ça ne la soulage même pas. C’est absolument terrible cette envie qu’elle a de tout balancer dans le vide, elle y compris. Ça lui fait le même effet que le son grinçant d’un violon de débutant. Elle se voit en chat, le poil tout hérissé, détalant à toute allure. Si seulement elle pouvait se transporter tout en haut d’une montagne ! Là, au moins, elle pourrait hurler à sa guise. Elle a soudain envie de prendre ce corps et de le casser en petits morceaux, méthodiquement, comme du petit bois. Certains mots l’horripilent, certains sons aussi. Elle se pense nulle, moche, infernale, complètement ratée. Tout lui semble décor factice, affreusement laid. Elle a mal au cœur, elle enrage, elle se cogne à sa colère qui la laisse finalement épuisée et totalement désemparée.