Il me tend une bouteille d’une verdâtre transparence à moitié remplie de jus de raisin fermenté… Je sais bien que cela ne se fait pas de refuser un verre de l’amitié, mais justement, de verre point, et je ne me vois pas, pour ma première nuit dehors, partager le goulot et les salives chargées. Devant mon immobilité, il se doute et essuie d’un revers de sa manche le souvenir de sa bouche sur la bouteille qu’il me présente à nouveau. « C’est gentil, vraiment, mais je ne bois pas. » C’est un pieux mensonge, quoiqu’en l’occurrence je ne souhaite pas remplir ma vessie en ces lieux dépourvus de commodités et d’abris feuillus.