jeudi 17 mars 2011

489 : mecredi 16 mars 2011

Léon, en matière de voitures, préférait les allemandes, les seules, disait-il, qui le faisaient rêver.

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C'était voir, sentir, entendre, dans la rame bondée métro tout ce qui pouvait nous contaminer, toux, éternuement, haleine acide, mains sales, barre de maintien moins éclatante à cet endroit, tâche humide au sol, corps des autres trop près, trop collés, chaleur, trop de sueur, postillons ; c'était sortir deux stations avant en toussant soi-même d'irritation, penser à ces parfois quelques touristes souriants qui se moquaient à voix haute de la gueule de dix pieds des parisiens et leur donner soudain raison et avoir des envies de grand air de prairie et d'arbres en fleurs et de silence et de personne autour dans les montagnes au son lointain de cloche des vaches.

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Il s’est immobilisé au bout de la rue, las de toutes ses préoccupations, à bout de souffle, conscient subitement d’être passé à côté de l’essentiel. Il a baissé la tête et regardé ses pieds. Jusqu’à sentir le sol, jusqu’à s’y enraciner. Alors il a fermé les yeux. Il s’est empli de la sensation de son corps qui devenait lourd, qui descendait de plus en plus profond, qui emportait, avec la violence d’un torrent, tous ses soucis, ses pensées, ses angoisses. Petit à petit, une étrange paix s’est installée en lui. Il a relevé la tête, ouvert les yeux, s’est remis à marcher d’un pas léger, un beau sourire aux lèvres. Depuis ce jour, il a coutume de reproduire cet exercice si simple qui le rend si heureux.
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Elle est assise à moitié sur son siège, elle manque de tomber à chaque cahot et pourtant elle reste ainsi. Comme si bouger était impossible, comme si ses indécisions devaient prendre existence, ce malaise quotidien, chemins de souffrances invisibles et de choix paralysants.