mardi 15 mars 2011

487 : lundi 14 mars 2011

C’est seulement en lisant la presse que Léon apprit la disparition d’Albertine.

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Zineb, je m'appelle Zineb. Je suis en médecine. Je veux devenir pédiatre. Généraliste ou infirmière, mon père n'aurait jamais voulu. J'aime les enfants, c'est sûr, seulement, j'ai choisi la pédiatrie parce que c'est un cursus très long. Car une fois le diplôme en poche, je dois me marier. Et je ne suis pas pressée. Les études, c'est ce qu'a réussi à obtenir ma mère. Que Dieu la bénisse. Heureusement que mon père ne voit pas se qui se passe en fac : alcool, drogue, sexe. Ma vie est assez grise, j'ai peu d'amis, je ne fais pas partie du délire étudiant. Ma seule distraction, c'est la chanson d'Urbain chaque matin. Hier, il m'a joué Rape me de Nirvana. J'ai fait mon ingénue à l'écoute des paroles, mais j'ai trouvé l'idée séduisante. Mon Dieu, si mon père m'entendait. Je leur ai toujours caché mes petits copains. Mes parents me croient encore pure, s'ils savaient. Le drap exhibé après la nuit de noces, faudra éviter... Urbain m'accueille tout sourire, bien qu'un peu tendu, il expédie une chanson de Neil Young pour me jouer sa nouveauté. Je dois deviner l'auteur, c'est notre jeu. Ça commence en bossa, c'est en français, puis le chant et l'harmonie changent, je ne connais pas, une chanson d'amour, je dirais Brel sans ce début en bossa, bizarre. Peut-être un jeune chanteur. À la fin de son morceau, j’avoue mon ignorance, il est sur le point de m’éclairer lorsqu’un étrange convoi arrive.


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C’était soleil, alors descendre, sortir de l’immeuble et, avec quelques collègues, s’installer en terrasse pour le café du matin, goûter à la douceur du temps pris, bataille de gagnée et, incidemment, trouver la solution d’un problème technique, venue car réchauffée, peut-être, au soleil.


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Tu te réveilles après la tempête et tu ne sais plus exactement où tu es. L'eau du ciel s'est mêlé à la mer, le vent a secoué ton embarcation. Là, au moment précis où tu sors de l'inconscience, un calme étrange teinté de bleu et de gris, un brouillard planant sur les eaux accueille ton regard. Le ciel d'un noir palissant sombre dans l'aube timide, reflétant tes yeux qui prennent la mesure des dégâts. Tes instruments, toute l'électronique, plus rien de fonctionne. Le sel a blanchi tes mains et tes vêtements, tout est trempé et tu grelottes, dépliant tant bien que mal une couverture de survie et des vêtements secs de ton placard étanche. Tu es seul au milieu de l'eau, sans le repère des étoiles, tes instruments ne fonctionnent plus et tu dérives au gré du courant et des vents. Surtout, tu es en vie.